Une enquête de la Banque mondiale sur la nature de l'engagement des professionnels de la diaspora de l'Afrique du Nord et du Moyen Orient dans le développement de leurs pays, publiée hier, révèle que le montant des transferts de fonds vers l'Algérie ne dépasse pas 2 milliards de dollars en 2015. Ce montant de 2 milliards de dollars, d'une valeur de 0,9% du PIB national, est bien minime comparativement à ceux dont bénéficient d'autres pays de la région. L'Egypte arrive en tête du peloton avec 19,7 milliards de dollars reçus de la diaspora en 2015, suivie par le Liban avec 7,2 milliards de dollars, le Maroc avec 6,4 milliards de dollars, et la Jordanie avec 3,8 milliards de dollars, rapporte l'APS à partir de cette enquête de la Banque mondiale. Cette dernière juge de la contribution de la diaspora à l'intégration économique d'un pays à travers l'investissement, le commerce et le transfert des compétences. L'enquête de la BM prévoit une hausse du montant des fonds transférés vers la région MENA au cours des trois prochaines années, mais à un rythme moins bien soutenu. Un ralentissement des transferts a été enregistré pour l'Egypte qui a connu une faible croissance, contrairement à l'Arabie Saoudite qui a connu une hausse de 7% des envois de fonds. De même pour le Liban du fait des transferts de fonds au profit des réfugiés syriens et à l'amélioration de la situation des pays d'accueil de la diaspora libanaise, comme les Etats-Unis. La BM indique que les transferts des travailleurs émigrés de la région Mena importateurs de pétrole sont de l'ordre global de 5%. «Peu de pays de la région Mena ont pensé à tirer parti de la diaspora de professionnels et de travailleurs qualifiés, et peu de mécanismes sont en place pour faciliter le vaste rôle que peut jouer la diaspora», constate la BM en rappelant que la région MENA compte 20 millions de ses ressortissants vivant à l'étranger. La BM enregistre aussi que la diaspora algérienne est la moins bien organisée. «Les pays du Maghreb central (Algérie, Maroc, Tunisie) possèdent un réseau d'environ 100 associations pour un total de 200 000 membres, dont 28 pour l'Algérie, 26 pour le Maroc, 30 pour la Tunisie et 10 couvrant la région du Maghreb. Plus de la moitié de ces associations sont des réseaux d'entreprises, composés d'étudiants et de diplômés issus d'écoles prestigieuses», note l'enquête en soulignant que le réseau de professionnels algériens est le moins bien organisé contrairement aux réseaux marocains et tunisiens. L'enquête de la BM, qui plaide pour un renforcement des liens entre les réseaux professionnels de la région, salue l'initiative de création de «l'Algerian American Foundation» par des chercheurs algériens dont le Pr Ilias Zerhouni, ancien directeur de l'US National Institute of Health. Un centre qui tend à apporter un service de formation et d'assistance technique aux nouveaux centres de recherche médicale en Algérie.