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Le ton paternaliste de Hamid Grine
Couverture de la campagne électorale
Publié dans El Watan le 29 - 03 - 2017

Dans deux correspondances distinctes envoyées aux médias, le ministre de la Communication, Hamid Grine, détruit tous les mythes construits autour d'une pseudo liberté d'expression qui existerait dans le pays.
Il emploie un ton autoritaire pour exiger des médias de relayer la propagande officielle lors de élections législatives de mai prochain.
Dans un texte qui porte un lexique qui renvoie aux années du parti unique, le ministre de la Communication signifie aux médias l'interdiction de donner la parole à ceux qui boycottent le scrutin législatif.
«Les médias sont tenus de veiller à la sensibilisation des électeurs sur l'exercice de leur droit de vote et ne doivent en aucun cas œuvrer à décrédibiliser les élections ou donner la parole à des parties qui appellent au boycott», indique le document adressé par le ministère de la Communication aux médias. Le ministre vient ainsi d'ignorer une des dispositions de la Constitution qui donne le droit aux Algériens de jouir d'une liberté d'expression, comme le rappelle Redouane Boudjemaâ, enseignant universitaire.
«Le ministre n'a pas le droit d'interdire à quiconque de s'exprimer», relève l'enseignant. «Il y a des partis, des responsables qui essaient de convaincre les citoyens d'aller voter. Mais il y a des groupes politiques qui appellent au boycott. C'est un droit constitutionnel qui ne peut être remis en cause par une instruction ministérielle», ajoute encore Redouane Boudjemaâ, contacté par téléphone.
«Qu'un ministre appelle à la participation, il est dans son rôle de faire la promotion d'une élection organisée par le gouvernement. Il fait partie, avec les ministres de la Justice et de l'Intérieur, du dispositif mis en place pour cela. Mais en même temps, on ne peut pas se prévaloir d'une presse libre et demander aux médias de ne pas donner la parole à ceux qui boycottent.
Ces derniers ont tout à fait le droit de s'exprimer», indique, de son côté, Kamel Amarni, secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ). Une idée appuyée par le journaliste au long cours, militant des droits de l'homme et éditeur, Arezki Aït Larbi. «Soutenir un régime — par conviction ou par intérêt — est un droit.
La position inverse ne l'est pas moins. Faire campagne pour un parti ou un candidat est respectable. Prôner le boycott ne l'est pas moins. Cette façon de vouloir réduire au silence ceux qui ne partagent pas un ‘‘engagement'' est une agression politique», écrit-il sur facebook. «Il y a confusion entre l'éducation civique, qui est une socialisation pour former le citoyen à ses devoirs et droits, et la ‘‘sensibilisation'', qui fait partie du champ lexical de la propagande», analyse encore Boudjemaâ.
«Violation d'un droit constitutionnel»
Plus qu'une «interdiction» des boycotteurs, les deux documents du ministre de la Communication vont au-delà de «l'éthique» recherchée. Car, comme le rappelle Redouane Boudjemaâ, «c'est à la corporation des journalistes et non pas au ministre» de définir les règles de l'éthique et de la déontologie. «Le ministre fait un grave amalgame entre la communication et le travail de journaliste. Si son rôle est de faire de la communication, de la propagande pour l'action du gouvernement, il n'a pas le droit de faire des journalistes l'instrument de cette propagande», tonne l'universitaire.
Dans une note, le ministère de la Communication rappelle aux médias, notamment audiovisuels, les lois qui régissent le secteur et, surtout, leur trace des lignes rouges à ne pas franchir. «Dans la diffusion des programmes, les responsables des services de communication audiovisuelle veillent à proscrire toute offense, toute parole outrageante, injurieuse ou diffamatoire à l'encontre de la personne du président de la République et/ou de l'institution représentée par le président de la République», lit-on dans le texte, en référence à un article du code pénal qui punit l'outrage au chef de l'Etat.
«Protéger le président de la République est quelque chose de normal. Cela est valable pour tout le monde, y compris le plus modeste des citoyens, nuance Kamel Amarni qui précise que le problème est l'excès de zèle qui pourra être étendu à la critique du programme du gouvernement et du président de la République qui sont un rôle de l'opposition». Plus généralement, Redouane Boudjemaâ pointe du doigt les médias audiovisuels publics qui «doivent être les garants de l'équité entre les candidats et du service public».
«Les médias audiovisuels gouvernementaux sont transformés en instrument de propagande pour des partis au pouvoir et des partis du pouvoir, ou au profit de certains hommes du pouvoir», s'insurge l'universitaire qui relève également, dans ces deux textes, un piétinement sur les prérogatives de l'ARAV (Autorité de régulation de l'activité audiovisuelle) et une discrimination envers les femmes candidates. «Les deux textes n'ont fait aucune référence à la discrimination faite aux femmes lors des couvertures des activités politiques», dira-t-il.
Il reste maintenant à savoir quelle sera la prochaine étape de Hamid Grine dans ce nouveau défi qu'il lance aux médias.


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