« Ce que nous faisons n'est rien d'autre que la sensibilisation des Algériens et des Algériennes à l'effet de discerner entre une information sûre et crédible, source de stabilité, et une information manipulatrice et injurieuse, source de troubles. Nous appliquons au pied de la lettre les réformes décidées par le président de la République concernant le domaine que nous avons l'honneur de diriger avec un seul mot d'ordre qui est professionnalisation de la presse », a indiqué le ministre en marge d'une conférence-débat sur le thème « La radio du futur », animée dans le cadre du cycle de formation organisé par le ministère de la Communication au profit des journalistes. Par ailleurs, le ministre a fait savoir que « si tout va bien », l'élection du conseil d'éthique et de déontologie devrait intervenir en mai prochain, de même que l'installation de la commission permanente de délivrance de la carte de journaliste professionnel. « Les choses vont assez vite dans les domaines législatif, de l'éthique et de la déontologie de la presse. Nous avons produit 4.500 cartes professionnelles. Je dois préciser que le processus de formation citoyenne qui a été décidé au profit des journalistes se poursuivra. La prochaine formation, qui sera animée par le directeur général du CIP, se tiendra à Béchar. Le tout participe justement de cette sensibilisation ayant pour objectif d'aider les citoyens à faire le distinguo entre ce qui est faux et ce qui est vrai », a-t-il soutenu. Grine est convaincu que lorsque l'information est « transparente, elle est forcèment apaisante ». Il a ajouté, en ce sens, que ce qui sème le trouble dans l'esprit des citoyens, ce sont bien l'ambiguïté et l'opacité. Et que pour l'instant, « il n'y a pratiquement aucune opacité en termes de communication ». Tout en soulignant que son secteur n'est qu'un maillon de la chaîne de l'information, il s'est félicité du fait que certaines chaînes de télévision privées commencent à s'éloigner du sensationnel, de la diffamation et de l'insulte, surtout que « ce n'est pas la presse écrite qui fabrique l'opinion de l'Algérie profonde, mais les télévisons nationales et les chaînes internationales satellitaires ». Hamid Grine a souligné, à ce titre, qu'il faudrait éviter de « s'auto-intoxiquer par ces médias audiovisuels ». A ses yeux, « une information saine et claire égale apaisement de la société. Et le contraire est aussi vrai ». Qu'en est-il des textes d'application en phase de préparation en vue de se mettre en conformité avec les nouvelles dispositions constitutionnelles ? Le ministre de la Communication s'est contenté de dire que quelques textes ont été présentés en Conseil de gouvernement sans donner davantage de détails. Et les radios privées, quand est-ce qu'elles pourront émettre ? L'orateur indiquera que les démarches se font graduellement. « Il faudra en finir d'abord avec les chaînes de télévision privées dont seulement quatre sont de droit algérien, ensuite envisager de lancer des radios privées. » Mais le ministre reconnaîtra que les chaînes de télévision privées ont offert plus de choix aux téléspectateurs algériens. L'insuffisance résiderait, de son point de vue, dans l'indifférenciation entre l'information vérifiée et celle relevant du sensationnel, y compris dans le domaine sécuritaire. « Cette course au scoop n'est pas saine. Dans la conjoncture actuelle, il faudrait réfléchir à deux fois avant de diffuser une information qui peut nuire à la situation sécuritaire. Vous avez un important rôle dans le redressement sociétal sur le plan médiatique. On ne vous demande pas de traiter que les informations positives, mais que l'information soit vérifiée », conseille-t-il. Il exprimera son étonnement devant le silence observé par les médias sur le bon classement de l'Algérie en matière de bonheur social en Afrique et dans le Maghreb par une instance onusienne. « Si l'information était moins valorisante, cela aurait été mis en évidence sur toutes les unes de la presse », regrettera le ministre. S'agissant des radios web, le ministre trouve qu'elles sont susceptibles d'être dévoyées et de servir d'instrument de propagande, de contestation ou de trouble au plan politique. A souligner que le directeur de la Chaîne III de la Radio nationale, Chadli Boufaroua, a mis l'accent dans son intervention sur le rôle assigné à la radio en tant qu'élément de cohésion sociale. La Radio nationale est l'ossature à partir de laquelle se construit la future radio algérienne, a-t-il soutenu, en insistant sur la promotion des acquis de ce média en vue de lui permettre d'assumer pleinement sa mission, en plus de celle d'informer, de contribuer à la défense de la stabilité du pays. Selon lui, la radio doit évoluer dans le sillage des enjeux des nouvelles technologies. Il plaidera pour la mise en place de la maison de la radio devant conforter ce vecteur stratégique d'information. Le ministre de la Communication a qualifié Boufaroua de mythe de la radio dont l'expérience doit profiter aux futurs journalistes.