Les consultations autour de la révision constitutionnelle se poursuivent au siège de la présidence de la République. Ahmed Ouyahia, ministre d'Etat et directeur de cabinet de la présidence de la République, a reçu, hier, le président du Rassemblement patriotique algérien (RPA), Abdelkader Merbah et, dans l'après-midi de lundi, le président du parti El Karama et les responsables de deux syndicats de journalistes. Le président du RPA a plaidé pour la création du poste de vice-président élu dans la nouvelle Constitution, et qui échoit au candidat ayant décroché la deuxième place à l'issue des élections. Il a ajouté avoir également proposé que le président de la République devrait être âgé entre 40 et 75 ans, de niveau universitaire, et de donner la possibilité à des non-musulmans de postuler à la magistrature suprême. M. Merbah a axé ses propositions sur la création d'un haut conseil des partis et organisations civiles et professionnelles et d'un haut conseil des élections, qui aurait notamment la charge d'organiser les scrutins électoraux, ajoutant par ailleurs que le poste de ministre de la Défense nationale devrait revenir à un civil. Il a proposé d'élargir le nombre des membres du Conseil constitutionnel à 15, choisis par voie électorale pour un mandat de 10 ans, dont la moitié serait renouvelée tous les 5 ans. Evoquant les partis politiques, il a appelé à l'interdiction de la création de partis sur la base de la légitimité «historique» et des «constantes nationales», appelant à la «mise au musée» du parti du Front de libération nationale (FLN). M. Merbah a appelé à la création de neuf pôles régionaux créateurs de plus-value économique pour le pays, reposant sur la décentralisation pour arriver au développement économique du pays. Il a également proposé que le Haut conseil islamique soit composé de 25 membres élus pour un mandat de 5 ans, renouvelable une seule fois, qui auront le rôle de mufti. Il a appelé également à la neutralité des lieux de culte (la mosquée) et à consacrer notamment la liberté de la presse, d'édition et de création de radios et de chaînes de télévision, proposant dans ce cadre la création d'un haut conseil de la presse et de l'audiovisuel. Le président du parti El Karama, Mohamed Benhamou, a estimé, lundi, que l'Algérie nécessite une période de transition «souple» à même de permettre au peuple algérien de dépasser les difficultés qu'il a endurées, et ce, en élaborant une Constitution qui soit adaptée à cette période pour qu'il y ait au bout une décantation. «Ce n'est qu'après une vingtaine d'années qu'on pourrait penser à mettre en place une Constitution durable jusqu'à cent ans», a souligné M. Benhamou. Le secrétaire général du SNJ, Kamel Amarni, a affirmé que son organisation a retenu que c'est «pour la première fois depuis l'indépendance, que la liberté de la presse est intégrée dans un article de la Constitution et nous nous en félicitons». Il a, cependant, plaidé, dans le cadre des consultations autour du projet de révision constitutionnelle, pour la suppression du paragraphe qui, selon lui, «conditionne l'exercice de cette liberté de la presse». Le SNJ considère, a expliqué M. Amarni, que les lois organiques en vigueur, ainsi que les instances de régulation qui seront installées prochainement, sont «suffisantes» pour réguler l'exercice de la liberté de la presse. Pour sa part, la secrétaire générale de la Fédération nationale des journalistes algériens (Fnja), Fouzia Ababsa, a appelé à la «suppression» du ministère de la Communication, dans la mesure, dit-elle, où des autorités de régulation aussi bien pour la presse écrite que l'audiovisuel, ainsi que le conseil d'éthique et de déontologie seront mis en place. R. I.