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Législatives : Dernier souci des jeunes
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Publié dans El Watan le 31 - 03 - 2017

A quelques jours du début de la campagne électorale, les candidats multiplient les déclarations, les panneaux des futures affiches sont plantés un peu partout et le débat bat son plein. Seul hic au tableau : les jeunes. Ces derniers sont complètement désintéressés de toute cette frénésie et chacun sa raison. Témoignages.
Il fait beau. Quatre jeunes sont installés sur des marches d'une kasma du FLN à Aïn Benian, à l'ouest d'Alger.
Ils ont l'air de discuter entre eux, mais en réalité chacun est branché sur son smartphone. Ils débattent alors tous des posts partagés sur les réseaux sociaux. Nous nous rapprochons d'eux, ils se lèvent.
Question : irez-vous voter le 4 mai prochain ? L'un d'eux, casquette sportive vissée sur la tête, jean déchiré et javellisé, se lance sans trop de conviction. Il regarde l'affiche au-dessus de sa tête, Abdelaziz Bouteflika, une photo qui date de 2009 ou avant, pour présenter à la candidature de 2014. «Pour un nouveau président ? Et qui va le remplacer ? Vous savez, moi je ne suis pas trop ce qui se passe… je suis dans mon petit monde de la musique. J'adore la guitare. La politique, khatini. De toutes les façons, je n'ai jamais voté de ma vie.» Aujourd'hui, il a 33 ans, il se débrouille avec des boulots pas très stables et donc des petits salaires.
Parfois, il lui arrive de donner des cours de musique à quelques enfants intéressés. «Si le fait de voter devait changer quelque chose, il y a longtemps que ça serait interdit.» C'est une phrase dite par un humoriste français que Mourad, 23 ans, étudiant à Boumerdès reprend implicitement : «Pensez-vous que si c'était quelque chose de bien pour nous, le gouvernement nous supplierait d'aller le faire ?» Fiches électorales, campagnes de sensibilisation, les jeunes y sont partout, filles et garçons plus jeunes et moins jeunes.
Mais, apparemment, c'est à côté de la plaque. Non ce n'est pas un président que nous allons élire, mais des parlementaires pour nous représenter à l'Assemblée populaire nationale, avons-nous expliqué. «Oui, je comprends mieux alors, un député ! wallah, il n'aura pas ma voix. Je me lève le matin pour aller voter pour une personne pour lui permettre de s'enrichir», explique le jeune de Aïn Benian. «C'est tous des trafiquants qui viennent ici pour régler leurs affaires», dit un autre.
Mensonges
Radia, que nous avons rencontrée ailleurs parle aussi de la même chose : «Pour moi, aller voter, c'est les aider à nous voler. Nos impôts ne servent qu'à payer leurs voitures de luxe ou leurs voyages. Leurs discours sont juste des mensonges qu'on enjolive. ça ne marche plus.» Plus catégorique encore, Hamza, un ami à Mourad, non universitaire, nous confirme : «Ah, c'est vrai, j'ai vu des choses qui défilent dans mon facebook sur cette élection, c'est le truc de Sama3 Soutek…» Un discours plus soutenu et plus politisé : Akli, un ancien militant du FFS, n'ira pas voter. Il explique sa position par l'absence des listes électorales transparentes des candidatures. Rien n'est fait, précise-t-il, d'une manière transparente. Au parti, le choix de la participation n'a pas été discuté.
Pour cette fois-ci, son choix n'engage que lui. Mais il appelle les jeunes «à aller voter». «Ils doivent absolument aller voter. Il ne faut pas rester en marge.» Pour Akli, «si tu ne t'occupes pas de la politique, c'est la politique qui s'occupera de toi.» Noureddine, 30 ans, jeune activiste des droits de l'homme, rétorque : «Je n'ai rien dans ma vie, pourquoi j'irai voter alors ?! Les jeunes ne s'impliquent pas dans l'élection de leurs représentants, et puis ils se plaignent de ne rien avoir.
Le boycott, c'est une forme d'implication mais ce n'est pas une solution. Les autres voteront pour nous.» Un dialogue très passionnant entre les deux jeunes. Mais pour Noureddine, pas question de changer d'avis : «Le pouvoir lui-même ne veut pas d'une participation. Il ne veut que la minorité qui vote pour lui. Ils ne vont rien changer. Le changement ne l'intéresse pas.» Le pouvoir, explique encore Noureddine, «empêche la société de s'organiser».
Cirque
Akli enchaîne pour dire que les jeunes algériens ne font pas confiance aux politiques. Il argumente en expliquant que les politiques n'ont plus de crédibilité. «Ils reproduisent les même schémas que le pouvoir.» Noureddine et Akli se mettent enfin d'accord. Ils affirment : «Les plus grands partis se vident à cause de leurs pratiques ; les partis n'attirent plus.» Ils sont aussi d'accord sur le fait que le problème n'est pas inhérent aux «mauvaises intentions» des prochains députés, mais à tout le système politique qui ne permet pas aux députés, de l'avis de ces jeunes, même aux plus sincères, de faire leur travail.
Autrement dit, la mission n°1 des parlementaires, qui est la proposition des lois, peut facilement, se désole encore Akli, être contournée en cas d'hostilité des députés par des ordonnances. «Ils font du cirque au sein de l'APN», rit Noureddine qui est soutenu par Akli qui dit que c'est toute «la pratique politique qui est pervertie». Pourtant, des jeunes sont sur les listes électorales ! C'est du décor dans les listes, explique Akli. Anecdote racontée : un candidat de 70 ans tête de liste conseille, à la limite d'ordonner même, à un jeune de 30 ans de retirer sa candidature car «il risque de ne pas passerI.
Quotas
Il y a aussi d'autres dont les arguments sont moins politisés : «c'est un jeu à huis clos», répond Yasmine, 25 ans, employée dans une boîte de communication. «C'est clair que je n'irai pas voter ! Quel est l'intérêt de le faire ? Par principe, je ne le ferai jamais, ou du moins, tant que les décideurs en place ne changent pas. ça sert à quoi que j'aille donner ma voix sachant qu'elle ne sera pas prise en considération ?» Toute personne qui essaye, de l'avis de Yasmine, de s'intéresser ne serait-ce qu'un minimum à la politique, on la stoppe de suite.
«C'est finalement un système de quotas dans lequel chacun a sa part. Le vote est juste un outil pour démontrer que tout est fait dans la transparence. Or, les jeux sont faits, que ça soit pour la présidentielle ou les législatives.» Connaissez-vous vos députés ? «Je vous défie de me dire qui est votre député. On ne les connaît même pas. Ils sont normalement nommés pour défendre nos droits ; or, ils ne défendent que leurs propres intérêts. C'est du chacun pour soi. Je ne vais pas voter pour quelqu'un qui n'œuvre que pour son propre gain.»


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