Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani
Il faut dire que la composante des listes de candidats briguant le fauteuil de député n'a pas vraiment emballé les citoyens à Annaba, dans la mesure où la plupart sont connus pour avoir exercé en tant que tel durant les précédentes mandatures. Pour les autres, d'illustres inconnus qui sont venus sur le tard s'essayer à la politique, non pas par conviction ou adhésion à des valeurs, mais plutôt pour avoir de l'influence et une parcelle de pouvoir qu'ils peuvent exploiter une fois à l'hémicycle. Et pour cela selon des rumeurs persistantes on parle de millions de dinars versés pour figurer en bonne place sur ces fameuses listes. Pour être tête de liste, il faut plus, bien plus. Une perversion qui a été à l'origine de la désaffection d'une grande partie de l'électorat qui comptait faire de ce rendez-vous électoral, une véritable révolution politique pour que l'Algérie puisse enfin retrouver la stabilité et le développement.Au niveau de la Drag de la wilaya de Annaba, 44 listes de candidats, dont 5 indépendantes, ont été déposées en attendant que ces candidatures soient avalisées avant le lancement de la campagne électorale. La liste FLN conduite par M. Brahmia Med Chérif, ex-élu APW et ex chef de daïra, a donné lieu à des oppositions dans les propres rangs du parti et a suscité bien des commentaires. «C'est un vieux bonhomme qui n'a aucune connaissance des problèmes des citoyens à Annaba, il ne peut pas nous représenter ce n'est pas possible, ils n'ont trouvé que celui-là, il n'y en a pas d'autres au FLN ? Il y a des jeunes universitaires aux compétences avérées qu'on a écartés. Ce qui est sûr c'est que le jour de l'élection, j'irai voter et il n'aura pas ma voix», nous dit un père de famille rencontré sur le boulevard du 1er Novembre. L'ANR, que présente Menadi ex- secrétaire général du syndicat Arcelor Mittal, déjà député, n'aura apparemment pas le nombre de voix nécessaire pour faire élire son candidat. Ce dernier n'a plus le vent en poupe du fait que lors de son dernier mandat, son intervention s'est limitée à une présence occasionnelle au niveau de l'hémicycle et quelques apparitions à Annaba. «Pendant 5 ans, il nous a menés en bateau», nous a déclaré un groupe de jeunes supporters de l'USMAnnaba, «il nous a fait marcher et finalement rien n'a été fait, nous irons voter mais nous saurons cette fois à qui donner nos voix et je peux vous dire que nous sommes nombreux à penser la même chose».D'autres blasés et échaudés par les promesses faites et non tenues, disent qu'ils n'iront pas voter «parce que ces gens-là (les candidats) ne pensent qu'à eux-mêmes, nous avons déjà l'expérience de la législature passée et puis les élections ont été pourries par l'argent, un argent sale mais qui, hélas, ouvre bien des portes».Le RND, l'autre parti fort de la région, s'est sclérosé du fait de l'exclusion de jeunes candidats qualifiés au profit de l'ex-sénateur et ex-recteur de l'université de Annaba, Med Amir, qui se trouve en tête de liste. Là aussi, les électeurs ne sont pas emballés par cette candidature qui a leurs yeux n'apporte rien à la wilaya de Annaba. «Il a déjà exercé les mêmes fonctions et rien n'a changé, je ne vois vraiment pas ce qu'il peut apporter de plus», nous a déclaré ironiquement un jeune, attablé sur le Cours de la Révolution.Le PT qui, lui, présente une candidate universitaire en tête de liste, peut créer la surprise le 10 mai prochain. «Cette jeune femme est très valable nous a déclaré un fonctionnaire, elle peut apporter beaucoup à la wilaya de Annaba et je suis sûr que si elle est élue elle portera la voix de Annaba jusque dans les hautes sphères du pouvoir», nous a-t-on déclaré. Le lobby Algérie Verte, n'a pas encore révélé la tête de liste. Les candidats, pour la plupart connus pour avoir milité dans les partis islamistes, comptent d'abord sur leur électorat qui, il faut le signaler, est très discipliné contrairement à celui dit démocrate. «J'irai voter pour Algérie verte quels que soient les candidats qui seront présentés, et nous passerons c'est sûr !», nous dit un inconditionnel de ces partis. Entre les supputations des uns, les commentaires et les craintes des autres, la grande inconnue reste le taux de participation. Les contacts que nous avons eus avec différentes tranches de la population font craindre une forte baisse de ce taux. En effet la qualité des candidats présentés par les partis n'est pas vraiment celle qu'attendaient les électeurs, de l'autre, l'argent versé par certains candidats a détourné de ces élections beaucoup d'électeurs.