Les enquêteurs russes ont identifié hier l'auteur de l'attentat suicide qui a frappé la veille le métro de Saint-Pétersbourg, un homme de 22 ans originaire du Kirghizstan, qui avait également déposé une seconde bombe désamorcée à temps. En tout, 14 personnes ont péri dans l'explosion et 49 ont été blessées dans l'ancienne capitale impériale. Les enquêteurs «ont établi que la bombe artisanale a pu être actionnée par un homme dont des restes ont été retrouvés dans le troisième wagon de la rame», a annoncé le comité d'enquête dans un communiqué, sans préciser si le kamikaze faisait partie des morts décomptés. Il s'agit d'Akbarjon Djalilov, né en 1995, a poursuivi le comité d'enquête, affirmant que l'homme avait déposé une seconde bombe dans une autre station du centre-ville, Plochtchad Vosstaniïa. Cette bombe avait été «désamorcée à temps», selon le Comité national antiterroriste (NAK). Quelque 600 Kirghizs, venant notamment de cette région, ont rejoint les groupes terroristes en Irak et en Syrie, principalement l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI). L'attentat, qui n'a pas été revendiqué, intervient alors que l'EI a appelé à frapper la Russie en réponse à son intervention en soutien à l'armée syrienne, fin septembre 2015. Il s'agit d'un «défi lancé à tous les Russes, (...), y compris à notre président» Vladimir Poutine, a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Selon le FSB, l'explosion, qui a eu lieu en début d'après-midi, s'est produite dans une rame circulant entre deux stations d'une ligne fréquentée qui traverse le centre-ville. Les victimes sont russes, mais aussi originaires du Bélarus, Kazakhstan et d'Ouzbékistan, selon les autorités locales. Le président Vladimir Poutine a déposé dans la soirée de lundi un bouquet de fleurs rouges devant la station où s'est immobilisée la rame visée. Le pays n'avait pas été aussi durement touché depuis l'explosion en plein vol, le 31 octobre 2015, d'un avion reliant l'Egypte à la Russie avec 224 personnes à bord, un attentat revendiqué par l'EI. Depuis, des attaques ont frappé les instables républiques russes du Caucase et les services de sécurité russes ont annoncé à plusieurs reprises avoir démantelé des cellules djihadistes s'apprêtant à frapper Moscou et Saint-Pétersbourg. Le Conseil de sécurité des Nations unies a fermement condamné un «attentat terroriste barbare et lâche».