L'état d'urgence avait été observé pendant trois décennies sous Hosni Moubarak. Son abrogation était l'une des principales demandes des militants durant la révolte de 2011 qui a mis fin à son règne. L'état d'urgence a été instauré hier en Egypte au lendemain d'un double attentat terroriste qui a fait au moins 43 morts et plus de 130 blessés dans deux églises coptes. Annoncé pour trois mois par le président égyptien Abdelfattah Al Sissi, dans une déclaration à la télévision, pour «protéger» et «préserver» le pays, l'état d'urgence a notamment été approuvé par le Parlement. Al Sissi a donné dimanche l'ordre à des unités spéciales de l'armée pour qu'elles assistent la police dans sa mission de protéger les institutions vitales dans l'ensemble du pays. Dans un communiqué publié dimanche, le chef de l'Etat égyptien a souligné que «ce terrorisme perfide vise la nation avec ses citoyens, à la fois les coptes et les musulmans, et il n'ébranlera jamais la détermination des Egyptiens et leur véritable volonté d'affronter les forces du mal». Il a annoncé trois jours de deuil pour les victimes des attaques. Les premières funérailles ont eu lieu dès dimanche soir, à Alexandrie notamment, l'une des deux villes visées. L'attentat d'Alexandrie, la grande ville du nord du pays, a été perpétré dimanche en début d'après-midi par un kamikaze qui a actionné sa charge explosive, faisant 17 morts — dont quatre policiers — et 48 blessés, selon le ministère de la Santé égyptien. L'autre attaque a eu lieu dans la matinée, à Tanta, une grande ville située à une centaine de kilomètres du Caire, elle aussi dans le delta du Nil, dans l'église Mar Girgis (Saint-Georges). Elle a fait 27 morts et 78 blessés, selon les autorités égyptiennes. Ces attentats ont été revendiquées par la branche de l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI/Daech) en Egypte. Ce pays a été la cible ces deux dernières années de nombreux attentats terroristes. Suite à ces attentats à la bombe, la communauté internationale a exprimé sa condamnation et sa solidarité avec l'Egypte dans le combat contre le terrorisme. A l'instar de nombreux chefs d'Etat, le président Bouteflika a réaffirmé la solidarité de l'Algérie avec l'Egypte «dans ses efforts pour l'éradication du terrorisme». L'état d'urgence avait été observé pendant trois décennies sous Hosni Moubarak. Son abrogation était l'une des principales demandes des militants durant la révolte de 2011 qui a mis fin à son règne. Supprimé en 2012, il avait été rétabli pendant un mois après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi l'année suivante. Il est déjà appliqué depuis quelques années dans une partie du nord de la péninsule du Sinaï, où l'EI est très actif. Pour certains observateurs en Egypte, son adoption sur tout le territoire relance les inquiétudes au moment où toutes les voix de l'opposition sont réprimées.