L'ancien leader du RCD a parlé de la genèse de la revendication identitaire et le rôle joué par la communauté estudiantine durant le Printemps berbère d'avril 1980. Même s'il y a une volonté de réparer les dégâts, l'Etat n'est pas en mesure d'améliorer la situation du pays», a martelé, hier, l'ancien président du RCD, Saïd Sadi, lors d'une conférence sous le thème «Printemps berbère, origines et perspectives», animée à l'auditorium du campus de Hasnaoua de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, et initiée par le Comité de la cité universitaire Oued Aïssi (CCOA) dans le cadre des activités du 37e anniversaire du 20 avril 1980. Le conférencier a appuyé ses propos par les multiples marasmes économiques que traverse le pays, tout comme la situation de l'école algérienne. «L'islamisme a été introduit à l'intérieur de l'école algérienne alors que les enfants des décideurs sont scolarisés au lycée français Alexandre Dumas», a-t-il précisé. «Il y a une véritable volonté d'utiliser et d'instrumentaliser l'extrémisme religieux», a-t-il laissé entendre. Le détenu d'avril 1980 est également revenu, dans son intervention, sur la genèse de la revendication identitaire, notamment le Printemps berbère et le rôle joué par la communauté estudiantine. «Il faut faire revivre le débat dans les universités pour faire barrage à la politique du mensonge. Le 20 avril 1980 est porteur d'espoirs, mais les activités culturelles et politiques ne doivent pas se limiter seulement à cette date», a-t-il ajouté. Lors de la même conférence, Arav Aknine, un autre animateur du MCB (Mouvement culturel berbère) a rappelé aussi l'importance de l'université dans toutes les luttes démocratiques. Il a aussi souligné que Mouloud Mammeri est «lié à la revendication amazighe car, a-t-il précisé, cet illustre anthropologue était porteur d'un projet. Ces travaux sont d'une valeur inestimable dans la mesure où ils contribuent de manière très efficace à la promotion de notre langue». «Un sentiment de dépossession était à l'origine des événements d'avril 1980. L'interdiction de la conférence de Dda Lmulud sur les poèmes kabyles anciens, à l'université de Tizi Ouzou, n'était qu'une étincelle qui a provoqué les événements du Printemps berbère», a-t-il déclaré devant une assistance composée, notamment, d'étudiants et d'enseignants de l'université de Tizi Ouzou. Par ailleurs, Saïd Doumène, ancien détenu d'avril 1980, a estimé que tamazight n'a de caractère officiel que le nom puisqu'il n'est pas la langue d'Etat.