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Satellites algériens : l'Algérie vue de l'espace L'Agence spatiale algérienne (ASAL) met en place un ambitieux programme pour l'exploitation des images satellitaires
Mis en orbite le 26 septembre 2016, deux satellites algériens, Alsat-2B et Alsat-1B sont entrés en phase d'exploitation opérationnelle à travers l'acquisition d'images à haute résolution (2.5 m) et à moyenne résolution (12 m). Les responsables de l'Agence spatiale algérienne annoncent, non sans une certaine fierté, la généralisation de l'utilisation des images satellitaires pour l'ensemble des secteurs. L'atelier national Alsat-Utilisateurs, organisé, la semaine dernière par l'Agence spatiale algérienne (ASAL) au niveau du C de développement des satellites (CDS) d'Oran, a été l'occasion de présenter les produits des satellites algériens, à savoir les images d'observation de la Terre, aux différents acteurs du secteur public. Il s'agit d'une opération marketing ayant mis l'accent sur les avantages que propose ce progrès technologique à 100% algérien, après quelques mois seulement du lancement des deux satellites Alsat-2B et Alsat-1B, entrés dans la phase d'exploitation opérationnelle à travers l'acquisition d'images à haute et à moyenne résolutions. A en croire les différentes annonces faites en marge des travaux de l'atelier, les trois satellites sont d'un apport économique, sécuritaire et stratégique certain. Le directeur de l'ASAL, Oussedik Azzedine, a annoncé plusieurs projets et réalisations. En premier lieu, la Protection civile et les différents services de sécurité pourront bénéficier d'une carte sur les risques des incendies de forêt. Trois wilayas pilotes que sont Tlemcen, Saïda et Sidi Bel Abbès, ont été retenues pour élaborer cette carte permettant d'avoir des indications exactes à travers les images satellite sur les lieux à risque. Le directeur de l'Asal a précisé que cette carte est en cours d'élaboration. Et de souligner : «Cette carte sera généralisée à tout le territoire national afin de réduire les risques de feux de forêt.» Intervenant lors d'un point de presse, M. Oussedik a rappelé l'efficacité des images satellite dans la prévention contre les catastrophes, en soulignant leur efficacité dans les inondations de Ghardaïa. Toutefois, les chercheurs et concepteurs des satellites avaient souligné auparavant que l'Algérie a besoin de plus de satellites pour avoir une couverture instantanée. «Aujourd'hui, nous avons besoin de trois jours pour avoir une couverture totale du territoire algérien», avait-on précisé. Mais l'apport de l'Asal reste précieux, à la faveur de la cellule d'alerte créée au niveau de l'agence spatiale et opérant avec le ministère de l'Intérieur et la Protection civile de Ghardaïa, par exemple, permettant une intervention plus rapide. La pêche et le désert Par ailleurs, un autre projet d'envergure est en cours, s'agissant du cadastre de tout le Sahara algérien ainsi que les zones steppiques. Cette opération permettra aux services des Domaines de mieux cerner et gérer le foncier du pays, tout comme l'Agence nationale d'intermédiation et régulation foncière. C'est le cas aussi de l'Agence nationale des ressources hydriques (Anrah), qui a préparé une étude hydrologique du bassin de Tindouf avec le centre des techniques spatiales. «A l'aide de l'imagerie satellitaire, une carte des zones potentielles en eaux souterraines dans ce bassin a été élaborée. L'utilisation des données d'observation de la Terre comme outil de prospection hydrogéologique constitue une approche intéressante, par sa capacité de fournir des informations géologiques de premier plan, notamment sur le plan structural», a expliqué dans son intervention Lahcen Wahib Kebir, du Centre des techniques spatiales. De même, un autre projet économique et écologique vient valoriser les produits des satellites algériens. Il s'agit de la mise en œuvre d'un Système d'information géographique (SIG) pour la gestion et le développement des pêcheries algériennes. Salah-Bey Aboud, représentant du ministère de l'Agriculture et de la Pêche au conseil d'administration de l'ASAL, s'est réjoui d'annoncer que le SIG permettra une gestion durable des ressources halieutiques nationales, et ce, par la mise en place et l'application des règles et des mesures relatives à l'accès et à l'exploitation des ressources, tout en préservant le potentiel halieutique. «39 ports de pêche et 5 plages d'échouage sont concernés par cette opération, menée en partenariat avec l'ASAL», a-t-il annoncé. Internet pour tous ? En somme, la généralisation de l'utilisation des images satellitaires pour l'ensemble des secteurs est un objectif en passe d'être atteint, à la faveur des différents projets en cours. Enfin, cette rencontre a été également marquée par l'annonce du lancement cette année d'Alcomsat 1, le satellite algérien de télécommunications. Selon Oussedik Azzedine, la conception de ce satellite a été finalisée et le lancement se fera à partir de la Chine avant la fin de l'année en cours. Ce satellite permettra d'avoir internet partout et en permanence en couvrant la totalité du territoire national, tout en constituant un système de secours en cas de rupture de la connexion via la fibre optique, comme celle enregistrée en 2015 suite à la rupture du câble sous-marin, faut-il souligner.