Le rassemblement prévu hier devant le siège de la direction régionale d'exploitation (DRE) de la BADR par une centaine de fournisseurs de matériel agricole de la wilaya de Sidi Bel Abbès a été ajourné à samedi prochain. Selon le porte-parole de ces opérateurs, intervenant en amont du programme de développement agricole (PNDA), la suspension « arbitraire » du financement des différentes opérations réalisées au profit d'exploitants agricoles, et ce, depuis janvier 2006, a mis en faillite des dizaines d'entreprises. « A ce jour, explique-t-il, la BADR refuse de régulariser les investissements consentis au profit des fellahs (équipements, prestation de services, acquisition de plans, travaux hydrauliques…) ». Pourtant, au mois de septembre dernier, il était question du paiement d'une tranche de 25% de la facture globale, d'après la correspondance transmise par la direction générale de la BADR à ses différentes agences, à travers le territoire national. Selon de nombreux opérateurs, même cette « demi-mesure » n'a pas été matérialisée alors que la convention signée avec les services agricoles (DSA) stipule clairement dans l'une de ses clauses que « le paiement du montant des actions et services réalisés se fera directement à l'opérateur et sur présentation des pièces justificatives (…) après le constat de conformité et de service fait par les services compétents ». Le délai retenu pour la régularisation des actions réalisées est de 30 jours, selon ces opérateurs. Obligés de préfinancer la totalité des travaux et prestations contenus dans la convention qui les lie à la DSA sans disposer pour autant des financements nécessaires, la majorité de ces fournisseurs a fait banqueroute. D'autres, surendettés, craignent présentement d'être poursuivis en justice, car ayant engagé des investissements lourds en croyant que la banque allait entre-temps libérer les fonds qu'ils leur reviennent de droit. « Cela fait presque une année qu'on attend le paiement de nos factures. Certains ont perdu tout espoir de s'en sortir, à l'image d'un confrère d'Oran, criblé de dettes, récemment, a mis fin à ses jours », témoigne-t-on. A Sidi Bel Abbès, l'on compte plus de 400 fournisseurs en matériel agricole, touchés presque tous par ce blocage. Pour ces derniers, réunis, hier, au siège de leur association, l'ultime solution est d'organiser des sit-in, au quotidien, devant le siège de la BADR. « Nous occuperons le siège de la BADR s'il le faut », préviennent-ils.