Aucun des trois hôpitaux de la wilaya de Boumerdès n'est doté d'un appareil d'imagerie à résonance magnétique (IRM). Cette carence pèse très lourd sur les patients, dont la prise en charge nécessite des clichés de cet équipement de haute technologie. Certains se rabattent sur les CHU de Tizi Ouzou et d'Alger, en multipliant les contacts afin d'obtenir un RDV dans les meilleurs délais, alors que d'autres se voient obligés d'aller aux cliniques privées. Mais celles activant dans la wilaya de Boumerdès n'assurent pas les examens d'IRM. D'aucuns avaient espéré voir le nouveau bloc de l'hôpital de Thénia doté dudit appareil. Mais la politique d'austérité du gouvernement a ratissé large et semble avoir été imposée même dans le secteur de la santé. Aujourd'hui, même le scanner n'est pas disponible dans certaines structures hospitalières de la wilaya. L'hôpital de Dellys en est dépourvu, alors que ceux se trouvant au niveau des EPH de Thénia et Bordj Menaïel tombent régulièrement en panne. Le scanner de Thénia a été remis en marche il y a vingt jours après une panne de trois mois, a-t-on appris. Parfois c'est le personnel qui pose problème. Le service de radiologie de l'hôpital de Bordj Menaïel tourne avec un seul médecin radiologue et une dizaine de manipulateurs. «On ne peut assurer plus de dix examens par jour, car le scanner a une capacité de 4 barrettes, alors que dans les pays développés on utilise des appareils de 150 barrettes», dira un médecin. Même chose à Thénia, où les examens de mammographie, d'écographie et de scanner sont assurés ces derniers jours par un seul radiologue. Son collègue aurait pris un congé de maladie de longue durée. Les patients sollicitant des scanners avec injection du produit de contraste sont renvoyés sine die malgré la disponibilité de médecins réanimateurs.