Le dossier des armes confisquées par les autorités refait surface à la lumière de l'amélioration de la situation sécuritaire et de la mise en application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, tant vantée par le pouvoir. Pour rappel, ces armes, constituées essentiellement de fusils de chasse, avaient été saisies par les services de sécurité durant les années 93 et 94, compte tenu de la situation sécuritaire qui prévalait à l'époque. Aujourd'hui, leurs propriétaires reviennent à la charge pour réclamer la restitution de leurs biens, d'autant, affirment-ils, que la région à retrouvé une vie normale et les villageois ont pu regagner leurs douars respectifs. « Nous avons saisi par écrit tous les responsables civils et militaires, mais aucune suite n'a été réservée à ce jour à nos revendications légitimes », déclarent-ils dans leurs appels successifs. Il est vrai que ni les correspondances adressées en ce sens aux autorités centrales et locales, ni les sit-in observés dernièrement devant le siège de la wilaya pour le même motif, n'ont fait bouger les choses. « A chaque fois, on nous renvoyait vers Alger où réside, semble-t-il, la solution à nos problèmes, car, d'après les autorités locales, le règlement définitif de ce dossier ne relève pas de leur compétence », déclarent des citoyens ayant pris attache avec notre bureau. « D'un côté, on nous demande de réintégrer nos anciennes habitations dans des hameaux isolés, et de l'autre, on ne fait rien pour nous restituer nos propres armes », relèvent d'autres, qui ont regagné dernièrement les zones rurales de Beni Rached. Les chasseurs de la région ne sont pas en reste puisqu'ils réclament, eux aussi, leurs armes remises aux services de sécurité, à la même période. D'autres citoyens, pourtant autorisés à importer ce type d'armes, conformément à un arrêté interministériel du 6 janvier 2001, vivent pratiquement la même situation. Ces derniers, parmi lesquels des industriels, ont vu leurs armes saisies (des fusils de chasse) à l'aéroport par les services des douanes. « Je suis muni d'une autorisation en bonne et due forme délivrée en 2002 par le service de la réglementation et des affaires générales de la wilaya de Chlef, mais une fois mon fusil de chasse importé et introduit dans le pays, il sera confisqué sans aucune raison valable par les douaniers de l'aéroport d'Alger. A ce jour, je n'ai reçu aucune réponse à mes réclamations, ni indemnisation du montant de l'achat de cette arme », nous a indiqué un bénéficiaire, documents officiels à l'appui.