Ce qu'on appelle le Palais du Bey est en réalité un édifice antérieur à cette période, mais la structure initiale a subi plusieurs transformations, dont celle relative à l'intervention des beys qui ont repris Oran aux Espagnols. Le projet de réhabilitation sera financé entièrement par la société Tosyali, qui gère le complexe sidérurgique de Bethioua, et la réalisation a été confiée à l'Agence turque de coordination et de coopération (TIKA). Un accord préalable a été signé, jeudi, à la mairie d'Oran, entre, d'un côté, la partie algérienne, représentée par Abdelghani Zâalane, chef de l'exécutif local, et Rabea Moussaoui, directrice de la culture, et, d'un autre côté, par la partie turque, représentée par l'ambassadeur de Turquie, Mehmet Poroy, le PDG, Fuat Tosyali, ainsi que le directeur de l'agence TIKA, Serdar Çam. Cette dernière est déjà engagée en Algérie avec le projet de restauration de la mosquée Ketchaoua à Alger. A l'échelle internationale, elle intervient notamment dans la région des Balkans. «Un travail en amont consiste à obtenir les autorisations nécessaires, à effectuer une recherche historique, à essayer de trouver des archives, des plans pour bien maîtriser l'aspect architectural des structures avant de lancer l'avis d'appel d'offres», explique Serdar Çam, assurant que «si tout va bien, une fois les contraintes bureaucratiques levées, la restauration proprement dite ne durera qu'une année et demie à deux ans». Aucune estimation financière n'a été avancée, car le projet n'est qu'à ses débuts, mais cela ne constitue pas un frein pour une entreprise de la taille de Tosyali. Intervenant à l'occasion, le wali d'Oran a rappelé que cet accord, venu concrétiser plusieurs rencontres entre les différentes parties, a été approuvé par le gouvernement pour répondre à des préoccupations citoyennes concernant la prise en charge du patrimoine. Un personnel algérien accompagnera les différentes phases de concrétisation de ce projet, qui, par le passé, notamment pour ce qui est du Palais du Bey, a fait couler beaucoup d'encre avec des tentatives de restauration qui n'ont jamais été menées au bout. «Cette fois c'est la bonne», croit-on désormais savoir, car on pense déjà à la bonne place que ces deux monuments auront dans le circuit touristique. Le wali d'Oran a également confirmé la cession par les autorités militaires de l'espace qui sert aujourd'hui de Centre d'information territorial dépendant de la 2e Région militaire et qui sera transféré ailleurs. Ce site, qui jouxte un des murs du Palais du Bey, permettra l'extension de l'actuelle place du 1er Novembre (ex-place d'Ar-mes).