En paraphant un accord, les Turcs ont dépassé le stade des déclarations d'intention. La convention signée jeudi concernant la prise en charge de la restauration du palais du Bey - en attendant celle de la mosquée du Pacha qui s'ensuivra- vaut engagement. C'est donc un passage à l'acte. Il est vrai qu'avant ce protocole, il y avait suffisamment d'assurances que ces projets n'allaient pas rester des vœux pieux, tant la démarche avait pour cadre un accord (de haut niveau) de coopération algéro-turc, renforcée par un accord entre les MAE des deux pays portant statut de la représentation de l'Agence turque de coopération et de coordination en Algérie (TIKA), et confortée encore davantage par l'accord de principe Sellal-Erdogan ayant trait précisément à la mise à profit de l'expertise turque pour la restauration et la mise en valeur de ces deux édifices témoins de l'époque ottomane à Oran. Evidement, avant d'entreprendre quoi que ce soit sur ces monuments classés, y compris l'acte pré-expertise, il faut impérativement passer par tout un circuit institutionnel, dont le Premier ministère et le ministère de la Culture sont les maillons centraux, et c'est ce à quoi se sont toujours astreints les pouvoirs publics locaux, sous la houlette du wali Abdelghani Zâalane. Au compte de celui-ci, il faut mettre l'initiative de la signature d'une convention impliquant directement les parties concernées par ces deux projets de restauration. Ce faisant, le gouverneur de la ville a « officialisé » la démarche en consignant sur un papier officiel l'engagement des uns et des autres à remplir leur part du « contrat ». Surtout, il « a fait signer » les Turcs qui apporteront leur financement, et ce en présence et sous la bénédiction du premier représentant diplomatique de la Turquie en Algérie. Ainsi, en vertu de l'accord signé, jeudi 13 avril 2017 au cabinet du maire d'Oran, par le président de son conseil d'administration, « Tosyali Algérie Spa » s'engage-t-elle à prendre en charge le financement, en totalité, du projet de restauration du palais du Bey. Pour le cas de la mosquée du Pacha, ce n'est qu'une question de temps, puisqu'une convention similaire, dont la DUAC en tant que représentant local du ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville est l'autre partie contractante, sera signée par le directeur général de l'agence turque TIKA -qui était d'ailleurs présent à l'audience de jeudi- une fois que l'autorisation du gouvernement sera disponible. APRES LES DECLARATIONS D'INTENTION, L'ENGAGEMENT ET L'ACTE Dans une ambiance cérémoniale réussie à tous les égards, et qui a démontré la justesse -si besoin en était- de l'idée d'avoir préféré pour cadre la sympathique salle-galerie d'art, boulevard la Soummam, au décor austère et glacial de l'hémicycle, le wali a su trouver les mots justes en guise d'avant-propos à la signature du protocole. « Peu de temps après sa naissance, Tosyali Algérie offre aujourd'hui un modèle d'une entreprise qui s'ouvre sur son environnement et qui prend fait et cause des préoccupations et des aspirations de ses habitants. Elle n'est pas confinée dans son usine d'acier, elle en sort, veut contribuer à l'amélioration de son environnement et mettre l'épaule à la roue du développement ( ) Certes, on est pris par les affaires courantes de la gestion quotidienne de la ville, tels que logement, hygiène publique, aménagement, investissement mais cela ne doit en aucun cas occulter la chose liée au patrimoine, auquel nous accordons l'intérêt qu'il mérite ( ) Les petits projets à coups de grosses annonces, relatifs à la restauration de tel et tel monument historique, on en a entendu tant et plus, mais nous ne voyions rien venir ( ) Aujourd'hui, moi personnellement, je suis assuré et rassuré quant à l'aboutissement des projets de restauration du palais du Bey et de la mosquée du Pacha, pour la simple et bonne raison que nous avons affaire à des partenaires sérieux, crédibles, Tosyali et l'agence TIKA en l'occurrence », a souligné le wali. CHATEAUNEUF : ULTIME PROCEDURE DE LEVEE DE RESERVES Il a fait savoir, dans le même contexte, que la place du 1er Novembre 1954 (ex-place d'Armes) sera étendue après le déménagement, dans un mois ou deux, du centre d'information de la 2ème Région militaire (vers une nouvelle infrastructure abritée par l'ex-CLO, pour donner un accès direct vers le site du palais du Bey et Châteauneuf, lequel, a-t-il précisé encore, fait l'objet d'un projet d'achèvement dont le marché est déjà approuvé par la commission sectorielle et il ne reste que des petites réserves à lever. Après quoi, a-t-il ajouté, c'est la même entreprise turque ayant achevé la mosquée Ibn Badis qui se mettra à l'œuvre pour mener à bout la bâtisse de Châteauneuf, un mastodonte de 20 étages à l'état de carcasse depuis 1986 suite à l'arrêt des travaux en raison de l'absence de crédits et de financements imposés par la crise d'alors. Le wali s'est montré, en tout cas, confiant tout en se voulant rassurant quant à l'aboutissement de ce projet, qui a été « ressuscité » par la décision du ministère de l'Intérieur et des Collectivité locales, qui a procédé à la levée de la suspension ayant été prononcée contre ce projet. Suivant de très près l'évolution de ce dossier, le chef de l'exécutif local semble tirer son optimisme quant au sort du projet de Châteauneuf du fait que celui-ci est bien pris en main par les pouvoirs publics, à travers notamment la consécration d'une enveloppe de 200 milliards de centimes et la désignation d'une entreprise turque qui a déjà fait ses preuves, en l'occurrence le groupement algéro-turc Kayi-Bil Yap. Celle-ci avait été retenue à l'issue d'un avis d'appel d'offres pour le choix d'une entreprise qui aura en charge les travaux d'achèvement de cette structure en vue de sa reconversion en tant qu'équipement placé sous la gestion de l'APC d'Oran.