La décision de Mahfoud Kerbadj de quitter les fonctions de président de la Ligue de football professionnel (LFP) à la fin de la saison en cours et à 2 ans de la fin de son second mandat (2016-2019) fait désordre. Sa décision risque de provoquer une situation de blocage avec des conséquences directes sur le fonctionnement de la Ligue. Ce n'est pas tant la décision de Mahfoud Kerbadj de quitter la Ligue qui pose problème, mais bien le contexte, le timing et, surtout, la précipitation de cette décision et ses enjeux Pour mieux appréhender la situation et se projeter vers l'avant, il faut consulter les statuts de la LFP et voir ce qu'ils prévoient en la matière. Mahfoud Kerbadj ne veut pas aller au terme de son mandat qui, normalement, s'achève en 2019. Donc, il démissionnera. Ce cas est prévu dans l'article 33 des statuts de la LFP (absence prolongée du président de la LFP) qui précise à l'alinéa 33-1 : «En cas d'absence prolongée du président, supérieure à trente (30) jours, de démission ou d'empêchement majeur, le vice-président convoque le conseil d'administration en une session extraordinaire pour constater la vacance.» Si Kerbadj démissionne, c'est le vice-président qui prendra la suite et la décision sera entérinée d'abord par le conseil d'administration de la Ligue. L'alinéa 33-2 du même article précise : «Le vice-président assure l'intérim pendant une période qui ne saurait dépasser soixante (60) jours supplémentaires.» C'est le délai légal pour convoquer une assemblée générale. L'alinéa 33-3 indique : «Durant cette période, le président par intérim convoque une assemblée générale extraordinaire à l'effet d'élire un nouveau président.» Si le président de la LFP reste ferme sur sa décision de partir et ce, en le confirmant le 17 mai prochain, l'assemblée générale extraordinaire, qui élira son successeur, ne pourra se tenir avant le 17 juillet prochain. Cela aura des répercussions sur la préparation et surtout le démarrage de la prochaine saison. La tenue de l'assemblée générale extraordinaire, le 17 mai prochain, convoquée par Mahfoud Kerbadj, permettra à Hassan Hammar, candidat déclaré à la succession de l'actuel président de la LFP, de présenter, lui aussi, sa démission de la commission électorale de la Ligue qui l'a élu, il y a un an, pour un mandat de 4 ans. Cela sans parler des multiples désagréments que peut provoquer l'absence de mise en conformité des statuts de la LFP avec le décret de 2014. La LFP qui agit par délégation de la Fédération peut se voir retirer la délégation et elle sera dissoute. Alors, il faudra tenir une assemblée générale constitutive pour refonder de nouveau la LFP.