Sur le 21 produits soumis à la politique des quotas, la liste des produits agricoles et agroalimentaires concernés compte les viandes bovines, fraîches ou réfrigérées, les fromages, les citrons frais, les pommes, les bananes, l'orge, l'ail, le maïs, les tourteaux de soja, le concentré minéral vitaminé, les poly-phosphates ainsi que le double concentré de tomates. L'élargissement de cette liste n'est pas à exclure. Pour les experts, cette situation risque d'avoir un impact négatif sur la croissance de l'industrie agroalimentaire. «Laissons les gens du commerce dans le commerce et ne leur imposons pas l'investissement. Laissons les gens dans leurs métiers. Imposer des quotas, c'est imposer un régime de croissance réel», regrette l'économiste Mohamed Badis. Foued Cheriet, spécialiste en industrie agroalimentaire, qui parle d'une stratégie de gestion précipitée des effets de la crise, évoque, pour sa part, un risque de déstructuration de certaines filières de la transformation et la disparition des petites entreprises du secteur avec les difficultés qui s'annoncent en matière d'approvisionnement face à la déconnexion entre le monde agricole et celui de l'industrie. Utile justement de rappeler dans ce cadre que seulement 30% de la production agricole sont transformés. Le reste provient de l'importation. Ajoutons à cela le renchérissement des prix, comme c'est le cas actuellement pour les fruits, à l'image des pommes et des bananes. Même si pour ces dernières, dont six opérateurs économiques (cinq privés et un public), se sont vu octroyer des licences, dans une première phase pour une quantité à importer de 55 000 tonnes, les prix ont baissé après la libération des autorisations d'importation, le produit est toujours loin d'être à la portée des bourses moyennes (entre 350 et 400 DA le kilo). A titre de rappel, les importations de bananes ont atteint 142,3 millions de dollars en 2016, contre 182,2 millions de dollars en 2015, alors que pour les pommes, la facture était de plus de 51 millions de dollars en 2016.