Les employés du siège de la ville nouvelle de Bouinan observent depuis le 11 avril un débrayage de deux heures chaque jour pour protester contre ce qu'ils qualifient de «harcèlement moral et de sanctions arbitraires et abusives érigées en mode de gestion par le directeur général de cet établissement, installé en janvier 2017». A l'origine de ce débrayage, il est loisible de citer, entre autres, une fin de fonction «sans cause réelle ni sérieuse» d'un technicien de suivi de chantier prise par ce dernier, sans préjudice des poursuites judiciaires à son encontre et de remboursement de ses salaires perçus ! La direction a motivé cette fin de fonction par l'occupation par l'infortuné d'un poste en inadéquation avec son profil (détenteur d'un diplôme en mécanique de précision sans rapport avec le poste occupé et engagé en 2011 par l'ancienne direction). Les représentants des travailleurs de cet établissement ajoutent que ce responsable est hostile et fermé à tout dialogue alimentant les tensions et créant un climat malsain de travail. Plus d'une trentaine d'employés ont signé une requête collective (dont El Watan détient une copie) reprenant tous ces griefs qu'ils ont adressée au ministre de tutelle. De son côté, le directeur général de cet établissement soutient que sa mission consiste à bien gérer cette entité aux plans humain, matériel, logistique et technique. Et d'ajouter qu'il est ouvert à tout dialogue dans le respect des prescriptions réglementaires en vigueur. «Dès que j'ai pris connaissance de ce débrayage, orchestré par une quinzaine d'employés, j'ai chargé le DAF de prendre attache avec eux pour désigner leurs représentants aux fins d'engager un dialogue avec eux et savoir de quoi il retourne. Malheureusement, ces derniers n'ont pas daigné se présenter à la séance de travail prévue à cet effet», précise-t-il. «Face au refus de ces contestataires de se joindre au dialogue pour exposer leurs préoccupations et de trouver les solutions adéquates, je déduis que ce débrayage irrégulier et illégal est d'ordre manipulateur», commente-t-il. Au sujet de la décision de fin de fonction de l'élément déclencheur de cette contestation, la direction de l'établissement s'est engagée à réexaminer son cas en tenant compte de son profil, sous réserve que l'intéressé formule un recours en bonne et due forme. A la lumière de ce qui précède, ce projet d'envergure nationale risque d'en pâtir, à cause d'un climat de travail de plus en plus délétère. L'intervention des pouvoirs publics pour l'assainir et remettre tout le monde au travail reste le dernier recours.