Les souscripteurs au programme des logements publics promotionnels (LPP) de Bouzaâroura, à l'est de Skikda, sont en colère. C'est ce qu'ils ont exprimé, lors d'un récent sit-in observé devant le siège de l'Agence locale de l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI), ex-EPLF, située au quartier de Beni Malek, dans la ville de Skikda. «Nous voulons d'abord exprimer notre entière solidarité avec nos frères souscripteurs au même programme dans la wilaya d'Alger, en leur signifiant tout notre soutien quant aux revendications légitimes qu'ils soulèvent», dira un des participants au sit-in. Néanmoins, et en plus de cet acte de solidarité, le sit-in a également servi d'occasion aux concernés pour revenir une fois encore sur leurs «désillusions», et pour dénoncer «les imperfections et les malfaçons relevées sur le projet de Bouzaâroura», comme ils l'ont mentionné. «Compte tenu des imperfections, voire des aberrations criantes qui concernent le projet de Bouzaâroura, nous estimons que les majorations des prix de nos logements, qui passent du simple au double ne se justifient nullement», jugent les souscripteurs. Ces derniers évoquent à cet effet plusieurs griefs qu'ils retiennent contre le projet. «Nous avons eu à visiter le chantier et ce qu'on a relevé ne nous rassure pas. Le cahier des charges élaboré lors de l'initiation du projet n'a même pas été respecté et nous avons constaté sur site que certains matériaux utilisés ne correspondent pas aux exigences d'un tel projet censé être promotionnel. On a même remarqué que les étages du dessous de certains immeubles donnent directement sur un mur de soutènement qui les cloisonne. Qui voudrait habiter dans ces logements payés pourtant au prix fort ? Plus grave encore, une partie de l'assiette réservée à ce projet est située en dessous du niveau global du sol. D'ailleurs, cette partie du terrain où sont implantés 220 logements est appelée «El ghotssa» (la crevasse). C'est déjà tout dire», rapportent les souscripteurs qui vont jusqu'à comparer les logements LPP de Skikda à ceux d'Oran, d'Alger, etc. «Comparativement à ce qui se fait ailleurs, la qualité des logements bâtis à Skikda n'a rien d'un programme LPP. On a vu des logements sociaux mieux situés et mieux construits que nos futurs logements», estiment-ils. Ayant déjà saisi par écrit le DG de l'ENPI, les souscripteurs de Skikda revendiquent une révision équitable des prix de leurs logements. «Au lancement du projet en 2013, le prix du mètre carré était de 4,5 millions de centimes. Aujourd'hui, on nous demande de le payer à 10,2 millions de centimes. C'est plus que le double et quand on voit les malfaçons et une partie du site où on va nous loger, on est alors en droit de nous révolter. Compte tenu de tout cela, nous exigeons une révision des prix et ce ne sera que justice», concluent-ils. Les tentatives pour se rapprocher du directeur de l'Agence de l'ENPI de Skikda n'ont pas abouti, vu qu'il était absent pour des considérations professionnelles.