Quelque 300 souscripteurs au logement promotionnel public (LPP) ont tenu un sit-in, hier, devant le siège de la direction générale de l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI). Un mouvement de protestation qui intervient après deux jours d'un rassemblement devant le ministère de l'Habitat. Par ce mouvement, les souscripteurs à cette nouvelle formule d'octroi de logements manifestent leur colère contre plusieurs points qu'ils considèrent comme une véritable injustice envers l'élite du pays. «Nos principales revendications sont en premier lieu la révision pour la baisse du prix du mètre carré et donc du logement. Alors qu'il ne dépassait pas les 45 000 DA, le prix a été revu à la hausse de 200%. Il est aujourd'hui fixé à 96 000 DA, ce qui risque de rendre insolvables les souscripteurs préretraités et ceux sous contrat CDD. Nous revendiquons aussi la levée de l'obligation de crédit bancaire avec intérêts et donner la possibilité de payement par échelonnement ou par un crédit sans intérêt. Nous demandons aussi que soient adoptées les mêmes modalités de payement de la formule location-vente AADL, pour les souscripteurs qui ont été dirigés de force vers la formule LPP», explique Fayçal Seraï, chargé de la communication du comité des souscripteurs du LPP. La 3e revendication, pratiquement celle qui a fait réagir tous les souscripteurs à cette formule, est la révision à la hausse du montant du versement de la 2e tranche. «Contrairement aux engagements formulés auparavant par le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, quant au maintien de la même somme, la 2e tranche a vu son montant doubler, passant de 500 000 DA à un million de dinars. Une somme que personne ne peut payer», indique-t-il. En plus de ces points jugés incompatibles avec les conditions des souscripteurs et contraires aux engagements initiaux de cette formule, les protestataires réclament la publication de la liste officielle de tous les sites du programme LPP, afin de garantir toute la transparence dans l'affectation des logements, la définition des aspects techniques du haut standing annoncé et non défini dans le cahier des charges. Ils exigent enfin des réponses aux recours de plusieurs postulants et l'agrément pour le collectif, dont la demande est restée lettre morte à ce jour. Brandissant des banderoles et réclamant passivement une audience avec le directeur général de l'ENPI, Mohamed Belhadi, les protestataires ne cessaient de crier à l'injustice. Le porte-parole du collectif et deux autres représentants, qui ont usé de leur tact pour être reçus par le DG de l'ENPI, sont revenus bredouilles. L'unique information qu'ils ont pu obtenir est que le DG ne les recevra pas, mais préfère leur répondre via la presse télévisée. Un geste considéré comme du mépris pour tous les cadres et responsables que représentent les souscripteurs protestataires. Il leur a été demandé de quitter les lieux pour nuisance au voisinage (ils étaient très calmes et le sit-in était digne de l'élite du pays) et de désigner quatre représentants qui se présenteront lundi prochain pour une éventuelle audience avec le DG de l'ENPI. Même si elle acceptait très mal ces gestes méprisants, la foule n'a pas tardé à se disperser en promettant de boycotter le versement de la 2e tranche et de tenir un nouveau sit-in, mercredi prochain, si leurs représentant ne seraient pas reçus lundi.