L'éradication des bidonvilles dans la daïra de Aïn El Turck ne sera pas une simple sinécure, eu égard au nombre de constructions illicites réparties sur les quatre communes. A Bousfer, plus précisément au niveau du village agricole Fellaoucen, plus connu sous l'appellation «El Qaria», deux sites de plus de 200 habitations illicites sont enregistrés. A l'entrée est de cette même commune, un autre îlot de constructions érigées illégalement est également recensé. Dans la commune d'El Ançor, au lieu-dit la «ferme», ce sont plus de 300 familles qui cohabitent illégalement sur ce site. Il est à souligner qu'une opération de démolition avait concerné près de 60 habitations érigées sans autorisation sur un terrain communal jouxtant les logements sociaux d'El Ançor. Au hameau d'El Gueddara, relevant de cette commune, plus d'une centaine de constructions illicites sont dénombrées. A Mers El Kébir, sur les hauteurs des localités Ouarsenis, plus connues sous les dénominations «Sardina» et «LongChamps», plus de 200 constructions illicites sont répertoriées. Enfin, au chef-lieu de la daïra, à Aïn El Turck, les principales plages ont été complètement envahies par les cabanons en dur, dont certains sont creusés à même la roche. Une opération de démolition avait concerné, deux mois auparavant, une dizaine d'habitations à Paradis-plage, mais le phénomène a repris depuis. Une opération similaire avait été entreprise dans la station balnéaire de la Madrague, avec l'éradication d'une vingtaine d'habitations. A Cap Falcon, où le phénomène est des plus visibles, les constructions et les extensions illégales se sont étalées jusqu'en haut du village pour jouxter désormais le phare. De Saint-Roch à la plage Beauséjour, le même phénomène est constaté avec ces rangées d'habitations réalisées en dur et en tôle sur le sable. Même les oueds de Saint-Roch et de Paradis-plage n'ont pas été épargnés. Les maires interrogés sur l'ampleur du phénomène ont avoué leur impuissance à l'endiguer. «Faute de logements en quantité suffisante et face à la forte de demande enregistrée ces dernières années, dont 7000 uniquement pour la commune de Aïn El Turck, les citoyens optent pour la solution ‘‘individuelle'' pour se doter d'un toit», confiera un maire.