La plaie qui affecte profondément le secteur de l'urbanisme et de l'habitat est on ne peut plus grave, compte tenu de la propagation anarchique et illicite du béton, enregistrée dans la ville des Imuhaghs. Depuis les dernières opérations de démolition menées, en mars 2016, à la cité dite El Qamar, les autorités ont décidé de faire pause afin d'éviter les trouble-fêtes aux élections législatives du 4 mai prochain, a-t-on appris d'une source au fait du dossier. Les opérations de démolitions ont été ainsi gelées dans le but d'apaiser la tension sociale et du coup éviter le vent des protestations susceptibles de compromettre le scrutin, affirme notre source. Selon les statistiques en notre possession, 3000 constructions illicites ont été dénombrées à travers les quartiers de la capitale de l‘Ahaggar. Ces constructions occupant une assiette foncière de 300 hectares dont seulement 25% consacrés au logement, entravent les exigences de développement et la réalisation de plusieurs projets prévus dans le chef-lieu de wilaya. Tous concernés A la cité d'In Kouf, Echoumouaâ, Guetaâ El Oued, Assoro, Al Djazira ou à Tabarkat, le constat est pratiquement le même : l'architecture des demeures nous fait penser aux plus vieilles cités précaires et renvoie l'image des favelas et bidonvilles où rime anarchie et pétaudière. Des pâtés de bâtisses qui son construites pour la plupart illicitement par des ressortissants des pays voisins. Ce qui n'est pas sans altérer les valeurs architecturales de cette région millénaire. Ces Subsahariens, laxisme des autorités locales aidant, construisent à tout bout de champ en versant dans le squat vorace des parcelles de terre, sans se soucier de la nature de la propriété, domaniale ou privée, encore moins des projets d'utilité publique y devant être réalisés, à l'exemple du projet de la voie de contournement de la transsaharienne et celui de construction des 250 logements AADL qui bute sur l'opposition des indus occupants de l'assiette destinée au projet. Les exemples ne manquent pas, puisque le phénomène de l'illicite à Tamanrasset tend à ce normaliser. «La cécité des autorités a favorisé la cacophonie et encouragé davantage les agissements de ces indus occupants. Ces derniers se contentent seulement de l'élévation du carré standard en parpaing pour se recaser sans se soucier des autres commodités», se lamente un chef de chantier qui dit avoir saisi vainement la police de l'urbanisme pour dénoncer le phénomène des constructions érigées illégalement sur son projet qu'il compte abandonner sous la menace des mis en cause.