La salle des conférences du musée du moudjahid était comble, hier, lors de l'hommage officiel rendu par les autorités à feu Hamdani Adda dit «Si Othmane», kidnappé par l'OAS et brulé vif en compagnie de trois autres martyrs (Bendjabbar Aoued dit Si Sabri de Relizane, Guerab Houari d'Oran et Frih Ahmed de Sig) depuis la prison d'Oran le 12 janvier 1962. Un hommage appuyé qu'ont ponctué un documentaire où l'on voit ses compagnons d'armes évoquer son rôle durant la révolution, des expositions photos ainsi que des prises de parole dont celui du SG des moudjahidines. Le docteur Amar Belkhodja témoigne de son parcours : «Après avoir été responsable d'une cellule urbaine FLN à Tiaret, Hamdani Adda rejoint l'ALN en juillet 1957. Il continue de diriger le secteur autonome de Tiaret (renseignement et liaison, ravitaillement, collecte de fonds et surtout organisation des attentats urbains) avant d'être désigné à la tête de la région 1 (zone 7 wilaya 5). Attentat contre la police et les collaborateurs, jets de grenades dans les établissements européens et bombes piégées placent les autorités policières et militaires dans une véritable défensive entrainant des abus et l'arbitraire contre les populations civiles. Quand Hamdani Adda et ses compagnons sont arrêtés le 4 décembre 1959 dans des circonstances fort mouvementées à l'intérieur d'une grotte, les autorités coloniales respirent de mettre la main, sur un adversaire de taille. Depuis, une nouvelle bataille va s'ouvrir, cette fois-ci, elle est de nature juridique. Parce que Hamdani Adda n'avait accepté de quitter la grotte que sur promesse du colonel Pierre Rocolle qui dit ceci : «Si Othmane, rends-toi. Toi et tes hommes aurez la vie sauve. Vous serez considérés comme des soldats comme l'a promis le général de Gaulle. Je fais venir des ambulances pour tes hommes et les miens».