L'opération de vote ne s'est pas déroulée comme prévu dans plusieurs localités de la wilaya de Bouira. Le scrutin pour l'élection des députés à l'Assemblée populaire nationale (APN) a été émaillé d'incidents. Les élections ont tout bonnement été rejetées. Dans la région est de la wilaya, plusieurs axes routiers ont été coupés à la circulation automobile. Des centres de vote ont été saccagés. Des affrontements nocturnes opposant des jeunes, visiblement chauffés à blanc, et des gendarmes ont été signalés, notamment à Raffour, à l'est de M'Chedallah. La RN15 a été bloquée par des manifestants. Ces derniers ont attaqué la brigade de la section spéciale d'intervention (SSI) de la Gendarmerie nationale, durant la nuit de mercredi à jeudi. Les services de sécurité n'ont pas pu installer les urnes et ouvrir les deux centres de vote. Durant toute la journée d'hier, la tension était à son comble. A notre arrivée sur place, des jeunes continuaient d'attaquer à l'aide de pierres le siège de la gendarmerie. Un climat de tension a régné durant toute la journée d'hier. «Nous sommes contre cette énième mascarade électorale», ont lancé des jeunes manifestants. Vers 10h, au chef-lieu communal de M'Chedallah, le centre de vote de Nasredine M'Cheddali a été pris d'assaut par quelques jeunes en colère qui ont détruit des urnes. Quelques instants plus tard, les boîtes cassées ont été remplacées. La route a aussi été barricadée pendant près d'une heure au niveau de l'intersection de la RN33 à M'Chedallah. Le même scénario s'est reproduit dans la commune de Saharidj, à 50 km au nord-est de Bouira. Dès l'ouverture des centres de vote du chef-lieu communal et de la localité d'Ath Oualbane, des dizaines de personnes ont vidé lesdits centres. Durant l'après-midi, c'était au niveau des localités d'Ighrem, commune d'Ahnif, et Ath Vouali, commune d'Ath Mansour, que des jeunes s'en sont pris aux centres de vote et ont saccagé les urnes. La RN05 a également été fermée à toute circulation, au village Ighrem, a-t-on constaté.