Le marasme économique sévissant depuis des années n'a pas été sans conséquences sur le niveau de l'emploi qui est demeuré, somme toute, en deçà des attentes, par le fait que les résistances de toutes natures, ont fait que l'économie nationale figée, a été dans l'incapacité d'engendrer un niveau d'emploi conséquent par rapport aux réserves du pays. La catégorie des demandeurs d'emploi sont les universitaires qui naviguent, après avoir bûché des années durant pour se retrouver après coup sur le carreau. « La formule mise en place par les pouvoirs publics pour cette catégorie de demandeurs d'emploi à travers le contrat de préemploi (CPE), qui n'a été en fait qu'un leurre, n'a pu nous soustraire de la précarité », nous dira un universitaire dépité. Les salaires, pendant la période du contrat, variant entre une année et 18 mois, ont été de 6000 DA pour les universitaires et 4500 DA pour les techniciens supérieurs au début du lancement de la formule en 2003 pour atteindre, en 2005, 8000 DA pour les universitaires, 6000 DA pour les techniciens supérieurs. Le bénéfice de ces salaires ne va pas au-delà de deux ans dans le meilleur des cas. Le nombre de contrats préemploi (CpE), enregistré au niveau de la wilaya de M'sila de 2003 jusqu'au 31 octobre 2006, a été, selon le directeur de l'emploi de 3443 contrats. « 92% de placements ont été effectués au niveau de l'administration et 8% utilisés par le secteur économique, a soutenu le directeur de l'emploi. Les placements sont allés crescendo, passant de 194 en 2003 à 1571 au 31 octobre 2006, avec 937 en 2004 et 986 en 2005. La demande des universitaires pour le CPE, enregistrée au niveau des agences locales de l'emploi de M'sila et de Bou Saâda, a connu une augmentation fulgurante pour cette période. Cette demande est passée de 1063 en 2003 à 7328 au 31 octobre dernier, soit une augmentation de 83%. « La permanisation, nous dira le directeur de l'emploi, touche autour de 10% ». soit sur les 3643 placements, seuls 364 diplômés ont été permanisés durant cette période, soit un taux de 49% par rapport à la demande exprimée par les diplômés. Contrairement à la thèse du directeur de l'emploi, selon laquelle le CPE permet de capitaliser une certaine expérience qui est comptabilisée lors des concours de recrutement, les universitaires ont soutenu que l'expérience du cpe n'ouvre aucune voie pour un emploi à l'issue d'un concours de recrutement. Pis, nous dit-on, le passage par le CPE ne constitue pas une condition pour les candidats aux concours de recrutement. L'autre problème lié au CPE, enregistré au niveau de cette wilaya, réside, nous dira M. Salhi, chef d'agence locale pour l'emploi de Bou Saâda, dans le placement qui s'opère au niveau de la direction de l'emploi, sur la base de la date du diplôme, et non pas sur la date de l'inscription au niveau de l'agence locale. M. Salhi déplore « la non-implication de l'agence locale dans la répartition des CPE, par le fait qu'on a l'avantage de connaître parfaitement les demandeurs d'emploi qui vivent des situations difficiles, et dont certains se trouvent dans un état de dépression qui les prédispose au suicide ».