Les élections législatives de jeudi dernier vont changer la configuration de l'Assemblée populaire nationale. En plus des partis traditionnels, de nouveaux groupes parlementaires verront le jour au sein de la Chambre basse qui restera dominée par les partis du pouvoir malgré une apparente perte de légitimité. Ainsi, si l'on se réfère aux résultats communiqués par le ministère de l'Intérieur (le sort de certains partis dépendra des résultats finaux que donnera le Conseil constitutionnel après l'étude des recours), le nombre de groupes parlementaires de la législature qui commence dans quelques jours sera supérieur à celui des précédentes assemblées. Donc, en plus du RND, FLN, l'alliance HMS-Front du changement, l'alliance Adala-El bina, le FFS et le PT, de nouveaux sigles apparaîtront. Ainsi, TAJ (Tajamoue Amal El Jazaïr) et le MPA sont en mesure de constituer un groupe parlementaire. Ils ont largement le nombre (10) exigé par le règlement intérieur de l'APN pour la constitution du groupe. La tâche est en revanche compliquée pour l'ANR (Alliance nationale républicaine), qui a obtenu 9 sièges. Mais les responsables du parti que drive Belkacem Sahli comptent sur les recours introduits pour glaner un ou deux sièges supplémentaires qui leur permettront de constituer un groupe à part. Dans le cas contraire, le règlement intérieur de l'APN leur permet de constituer un groupe en concertation avec une autre formation politique. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui compte pour l'instant 9 élus confirmés, ne peut pas constituer de groupe. Si le Conseil constitutionnel garde tels quels les résultats actuels, le parti de Mohcine Belabbas devra trouver une solution. Deux options se présentent à lui : soit les députés RCD resteront sans groupe, soit ils intégreront un autre collectif. Sauf que la composante actuelle de l'APN n'offre pas beaucoup de marges de manœuvre. Puisque si ce parti partage des idées avec d'autres formations présentes dans l'hémicycle, leurs chemins divergent. Il est en effet difficile de voir le FFS et le RCD s'allier dans l'enceinte parlementaire. Un «mariage de raison» avec le PT, l'autre parti de l'opposition, est également difficile à imaginer. Même si, dans tous les cas, les députés des trois partis, auxquels se joindront les islamistes, seront les seules voix discordantes qu'on entendra à l'Assemblée lors des 5 prochaines années. Selon le règlement intérieur de l'APN, un groupe parlementaire ouvre droit à un bureau et de la logistique. Il pourra également faire partie des instances de l'APN.