Les élections législatives passées, les réclamations et les dénonciations de fraude oubliées, les réajustements du Conseil constitutionnel n'ayant aucune conséquence sur le cours des événements, certains pensent déjà à l'après-4 mai. En somme, de quoi sera-t-il fait ? Dans un pays bloqué par l'inertie et le manque de bon sens de ceux qui président à ses destinées, dans un pays plombé par des élections qui ont connu le plus fort taux d'abstention de son histoire, et peut-être la plus grande opération de bourrage des urnes de ces dernières années, comme le soulignent certains partis politiques, faut-il s'attendre à quelque chose ? Certainement à rien. Les spéculations sur l'identité du futur Premier ministre ou sur la composante du gouvernement n'intéresseraient en fait que les plus concernés. Le plan et les agendas de l'Exécutif seront toujours les mêmes, la gestion des affaires de l'Etat ne connaîtra sûrement pas de bouleversements. Ce qu'il veut faire a été décliné avant même le début de la campagne électorale pour les législatives. Mais des questions se posent tout de même. Abdelmalek Sellal va-t-il être maintenu au poste de Premier ministre ? Les mêmes membres de son gouvernement qui ont pris part aux élections législatives, dont certains n'ont pas été élus, vont-ils être reconduits ? Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) de Abderrazak Makri va-t-il faire son entrée au gouvernement et y siéger aux côtés du Front de libération nationale (FLN) et du Rassemblement national démocratique (RND) ? Autant d'interrogations que se pose le microcosme politique. Patience ! Tout cela sera connu dans une quinzaine de jours au plus tard après l'installation de la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN) appelée à légiférer au nom du peuple algérien, dont la majorité écrasante n'a pas voté le 4 mai. Il y aura peut-être quelques nouvelles têtes qui intégreront le sérail à l'issue d'un casting politique qui a reproduit la même configuration du paysage politique national, le perpétuel statu quo, mais sans aucune répercussion sur la feuille de route déjà tracée au préalable par les tenants du pouvoir dans le pays. Le gouvernement qui sera composé de la majorité constituée par les partis du pouvoir et quelques ralliements aura à appliquer la même politique en ayant les coudées franches, comme toujours, dans un Parlement qui lui est complètement acquis. Théoriquement, il aura à faire adopter un paquet de lois organiques qui vont faire suite à la nouvelle Constitution. Et il aura aussi à élaborer la nouvelle loi de finances, celle de 2018, qui sera encore, selon les prévisions d'experts, plus austère que la précédente. Après la période creuse du mois de Ramadhan et de l'été, l'Exécutif préparera un autre rendez-vous électoral. Il s'agit des élections locales qui se dérouleront l'automne prochain. Sans aucune contestation sérieuse de la classe politique, notamment de l'opposition réduite à faire de la figuration parlementaire, l'équipe gouvernementale passera un été tranquille.