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Le repos biologique face aux braconniers de la mer
Pêche irrégulière et anarchique
Publié dans El Watan le 11 - 05 - 2017

«Sensibilisation sur le repos biologique», tel est le thème de la journée organisée par la direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Tipasa le 25 avril dernier, au niveau de l'ETPAC (Ecole des techniques de pêche et de l'aquaculture de Cherchell).
Le repos biologique continue à susciter des débats passionnants depuis des années, en raison de l'incohérence des pouvoirs publics et de l'incivilité d'une écrasante majorité des professionnels de la pêche. Le secrétaire général de la wilaya avait mis l'accent sur la sécurité alimentaire, sur la libération des bonnes initiatives dans le secteur de la pêche et de l'aquaculture et enfin sur l'intersectorialité pour respecter les lois, dans l'unique but est de protéger l'environnement marin au pluriel, en mettant en garde les marins pêcheurs présents dans la salle de réunion sur les menaces qui planent sur ce secteur économique stratégique, producteur de richesses et créateur d'emplois.
Quant au directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Tipasa, il avait rappelé l'impact du repos biologique, qui demeure incontournable pour la préservation des richesses marines. La mer devra bénéficier de la culture environnementale par les investisseurs du secteur de la pêche et les marins qui sont en contact permanent avec le milieu marin. Le repos biologique est synonyme de répit de l'écosystème.
Selon un patron pêcheur qui vit des produits de la mer depuis son très jeune âge, «depuis 2004, les hautes autorités du pays avaient conçu une période de repos biologique allant du 1er mai au 31 août sur un territoire au-delà de 3 miles marins, nous dit-il, mais ce que nos décideurs ignorent, c'est que la période de repos biologique diffère d'une espèce de poisson à une autre, mais je reviens surtout sur le problème des profondeurs, car les navires de pêche des autres ports viennent chez nous, au port de Cherchell, pour pêcher, alors que leurs zones de pêche sont mises au repos, naturellement dans notre zone c'est de la surexploitation, c'est de l'acharnement, et nous n'arrivons plus à pêcher, par exemple, la crevette», ajoute-t-il.
La sardine, le merlan, le mérou, l'espadon font partie des 11 espèces en voie d'extinction, selon un directeur. Les professionnels de la pêche et les marins pêcheurs présents lors de cette journée avaient évité d'évoquer la pêche à la dynamite. Le gain facile dans l'immédiat, grâce à l'utilisation des bâtons de dynamite, en se fichant de l'avenir de la faune et de la flore marine ne font pas partie des préoccupations des nombreux patrons pêcheurs et des marins pêcheurs.
Les criminels de la mer agissent en toute impunité. «Il y a de nombreux navires qui ne respectent pas la mer, nous avoue un patron pêcheur mécontent, nous les voyons perpétrer le massacre, certes, mais je ne suis pas fou pour les dénoncer, car il y a les fonctionnaires qui sont chargés et payés par l'Etat pour sévir, pour punir ces gens-là qui se permettent tout au large, je ne vais pas intervenir à la place de ces fonctionnaires, dans cette situation je ne regarde que mon intérêt, alors je mets le cap directement vers la zone de pêche interdite pour recueillir le maximum de poissons, enchaîne-t-il, vous devez savoir que je dois honorer mes engagements, j'ai des charges à payer et des marins qui doivent vivre de la vente de mes poissons», nous indique-t-il.
L'Etat est impuissant face à la catastrophe écologique, mais ses représentants locaux sont complices à la fois. Une seule sardine pond entre 5000 et 8000 œufs. La pêche en Algérie n'est plus intelligente. «Dans les étals des marchés, la sardine en forme de ''vermicelle'' se vend dans l'impunité totale», affirme un enseignant à l'Etpac. Les casiers de poissons transitent pourtant par les ports de pêche.
Un expert est intervenu pour dénoncer le massacre de poissons à l'aide des filets aux mailles 8x2 ; l'utilisation de filets dérivants d'une longueur de 3 à 7 km sachant que la longueur de ce type de filets ne devrait pas dépasser 2,4 km ; le chalutage fond, qui détruit les fonds marins ; l'utilisation des trains de pêche depuis les panneaux jusqu'aux filets, qui sont contraires à la réglementation ; l'utilisation des techniques de la pêche aux dormants et de la pêche aux trainants ; le palangre ; les filets perdus appelés ''fantômes'' ; «en plus des poissons et des mammifères marins capturés lors de la pêche irrégulière et anarchique, explique l'intervenant, même les mouettes n'avaient pas échappé au massacre, alors le cumul de toutes ces pertes de poissons et la dégradation des fonds marins nous amèneront inéluctablement vers la disparition de cette richesse que nous procure la mer», conclut-il.
Les langues se délient lors des débats. Le respect du repos biologique, thème de la rencontre avait en fin de compte débordé sur d'autres problèmes. Il n'en demeure pas moins que nombreux patrons pêcheurs s'approvisionnent en matériel «de guerre» contre la mer pour s'enrichir en un laps de temps très court, notamment les filets et autres équipements, et pouvoir amortir leurs «investissements» rapidement. Tout ce matériel de pêche est importé. «Mais qui a autorisé l'accès dans nos ports de ces équipements qui massacrent nos ressources halieutiques et détruisent l'environnement marin ?» s'interroge un intervenant. «Comment ces kilogrammes de dynamite arrivent ''à s'embarquer'' dans les embarcations ?» enchaîne un autre professionnel de la pêche.
La problématique de la pollution marine à travers les rejets des déchets, des eaux usées et des eaux chimiques vers la mer, le déversement de tous les types d'emballages et les vidanges des navires en mer, sont autant de points sombres qui s'ajoutent au non-respect du repos biologique.
Moult actes humains qui mettent en péril l'avenir de la mer pour notre pays. Les discours officiels continuent à insister sur les perspectives du secteur de la pêche sans avoir pris la précaution de le diagnostiquer et appliquer rigoureusement les lois, afin de protéger ce qui reste de ce monde marin qui agonise à présent.
Quant à la pêche à la dynamite, une pratique mafieuse qui bénéficie hélas de complicités, l'impuissance étrange des représentants locaux de l'Etat et de l'incivilité d'une catégorie de pêcheurs, autant d'actes scandaleux, qui lui assurent un bel avenir. A l'instar des autres secteurs, le pouvoir de l'argent dans le secteur de la pêche contourne les «difficultés» et continue à prospérer en raison d'un comportement ami avec le monde marin.


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