Le colloque intitulé «L'œuvre mammérienne revisitée à l'aune du 7e art» aura lieu aujourd'hui au théâtre Abdelkader Alloula à Oran. Cette manifestation qui entre dans le cadre du programme annuel célébrant le Centenaire de la naissance de Mouloud Mammeri, écrivain, universitaire et chercheur algérien, est la cinquième étape d'une série d'hommages prévus à travers l'ensemble du territoire national. La journée d'aujourd'hui sera notamment marquée par les interventions des réalisateurs Ahmed Rachedi et Belkacem Hadjadj, ainsi que du critique de cinéma Ahmed Bedjaoui. Le premier, ayant réalisé L'Opium et le Bâton, film adapté du roman éponyme, parlera notamment de sa collaboration avec l'écrivain avec lequel, déjà en 1965, il avait travaillé sur le film L'Aube des Damnés. Celui-ci sera par ailleurs projeté à la Cinémathèque d'Oran en présence du cinéaste. Des doctorants et enseignants de l'université d'Oran animeront ces deux journées, dont les axes de réflexion ont été définis avec Mohamed Bensalah, cinéaste et universitaire d'Oran, qui interviendra pour introduire ces deux journées. Hormis les lectures critiques de L'Opium et le Bâton et de La Colline oubliée, les thématiques à débattre porteront sur tous les aspects liés à l'adaptation des œuvres littéraires au cinéma. La jonction entre l'œuvre textuelle et audiovisuelle est au cœur de l'étape oranaise de ce centenaire qui s'étalera sur toute l'année avec, pour chaque rendez-vous, une approche spécifique, Mouloud Mammeri étant un intellectuel connu pour son activisme dans plusieurs domaines (roman, théâtre, essai, anthropologie, etc.). Intervenant lors d'un point de presse organisé hier au TRO, El Hachemi Assad, secrétaire général du Haut commissariat à l'amazighité (HCA), a rappelé que le programme global se tiendra sous le haut patronage du président de la République et qu'il a l'adhésion de plusieurs départements ministériels, l'implication de nombreux walis dont, pour l'occasion, celui d'Oran qui interviendra en ouverture, mais aussi la société civile avec, pour le cas d'Oran, l'association Numidia. «C'est facile de rendre hommage, mais ce qui est important c'est le contenu», a indiqué le responsable du HCA pour mettre en avant les efforts fournis par le comité scientifique afin de donner de la consistance à cette célébration pensée dès l'année 2016. «Nous avions envisagé les problèmes, y compris psychologiques qui pourraient se dresser face à ce projet, mais je peux vous assurer que finalement, en tant que comité, nous avons travaillé de manière souveraine et dans la sérénité la plus totale», a indiqué Abdelmadjid Bali. Pour ce membre du comité de coordination, «l'intérêt n'était pas uniquement la langue dont il a contribué à développer, celle-ci n'étant qu'un outil, mais c'était aussi le contenu véhiculé». Les rendez-vous d'Illizi (poésie) et de Timimoun (ahellil) témoigneront de la richesse de ce patrimoine pour lequel le chercheur a consacré son temps. De son côté, Melha Benbrahim-Benhamadouche a évoqué le colloque international prévu en novembre prochain et devant coïncider avec la clôture du Salon international du livre d'Alger (SILA).