La relance de la lutte contre la prostitution et la débauche vient à point nommé vu la prolifération du phénomène et l'exaspération d'un pan de la population, las de voir les doléances auprès du wali, du chef de sûreté ou du procureur général tarder à être prises en charge, ne jamais l'être et au pire des cas (ce qui est le plus fréquent) voir que les mis en cause bénéficient d'une impunité inexpliquée ou s'en sortent à chaque fois pour revenir au bercail sous la même enseigne. L'absence du flagrant délit reste la condition sine qua non dans toute arrestation et condamnation des détenteurs de lieux de débauche ou les personnes s'adonnant au commerce du sexe, ce qui est rarement possible selon les services concernés. C'est pour cette raison que l'arrestation, la semaine dernière, de neuf personnes dont trois femmes dans un nouveau lieu de débauche de la cité des 460 Logements a redonné espoir. Les conditions de cette arrestation ont motivé l'intérêt public. L'intervention de la police s'est effectuée au-delà de minuit. Attirés par le tapage nocturne causé par les propriétaires du domicile, ce sont les voisins qui ont alerté le commissariat qui a demandé un mandat de perquisition en urgence au procureur de la République. Ce dernier a mieux fait, il a tenu à perquisitionner en personne et découvrir un vrai lieu de débauche dans un appartement meublé à usage d'habitation et a ordonné d'arrêter six hommes et trois femmes et de saisir du matériel audiovisuel, des cassettes pornographiques et des boissons alcoolisées. Placés sous mandat de dépôt après présentation devant le parquet de Ouargla, les inculpés viennent d'écoper d'une peine de six mois de prison ferme pour ouverture d'un lieu de débauche. Les neuf condamnés ont fait appel du jugement séance tenante. Mais au-delà de la condamnation en soi, il est important d'observer que l'affaire donne au moins deux enseignements : l'implication des citoyens est nécessaire pour situer ces lieux et la célérité et le sérieux des services concernés paient. Selon le chef de sûreté de la wilaya, deux facteurs positifs sont à retenir dans cette affaire qui fera date, à savoir la flagrance et la clameur publique qui ont fait que les inculpés soient arrêtés sur place et jugés dans les huit jours. Précisons enfin que les lieux de débauche ne manquent pas à travers la wilaya de Ouargla et se concentrent au chef-lieu de wilaya, à Hassi Messaoud et à Touggourt. A Ouargla, pour ne citer que cette dernière, des quartiers comme les 324 et 460 Logements, Sokra ou bien encore la nouvelle ville d'El Khafdji pullulent de pareils lieux qui ont pignon sur rue et ne cessent d'augmenter vu les conditions favorables.