Soixante-neuf ans après l'injustice faite aux Palestiniens, lorsqu'ils furent forcés de quitter leurs terres, leurs maisons, leurs villes et villages, rien n'a changé et la colonisation continue. Les Palestiniens vivant dans les Territoires occupés, dans l'entité sioniste ou à l'étranger, ont commémoré, hier, lundi 15 mai, le 69e anniversaire de la «Nakba», la catastrophe, que fut la proclamation de l'indépendance de l'Etat hébreu sur la terre palestinienne en 1948 et l'exode forcé de plus de 750 000 citoyens palestiniens, près des deux tiers de la population à l'époque. Le nombre total de Palestiniens à travers le monde a été évalué à la fin 2016 à 12 700 000, plus de 9 fois de ce qu'il était en 1948. Pour les Palestiniens vivant en Palestine occupée et dans l'entité sioniste, c'est-à-dire sur l'ensemble des terres de la Palestine historique, ils étaient 6 410 000 à la fin 2016 et dépasseront les 7 000 000 en 2020. Soixante-neuf ans après l'injustice qui a frappé les Palestiniens lorsqu'ils furent forcés de quitter leurs terres, leurs maisons, leurs villes et villages pour devenir des réfugiés, attendant les aides humanitaires des organisations internationales, rien n'a changé. Israël, la force occupante, ne reconnaît pas le droit de retour à ces personnes et la légitimité internationale n'a rien fait pour les aider à obtenir ce droit, comme l'indiquent ses propres textes. Entre 1948 et 1966, l'organisation des Nations unies a discuté la question des réfugiés palestiniens au minimum 35 fois et a confirmé à chaque reprise leur droit inaliénable de retourner dans leurs terres et leurs foyers. Des résolutions ignorées et méprisées par l'occupant israélien. Malgré cela et bien que la grande majorité de la génération qui a vécu la Catastrophe n'est plus de ce monde, leurs enfants et petits-enfants gardent toujours l'espoir de retourner, un jour, sur les terres de leurs parents et de leurs grands-parents. Pour que personne n'oublie, les Palestiniens commémorent ce triste événement par l'organisation de différentes activités : des marches, des rassemblements, des conférences politiques, des expositions de photos et des manifestations sportives. Ils organisent également des soirées culturelles, assistent à des projections de documentaires et prévoient cette année des activités en solidarité avec plus de 1600 détenus palestiniens dans les prisons israéliennes en grève illimitée de la faim depuis le 17 avril, c'est-à-dire pour le 30e jour consécutif. Ces grévistes, dont l'état de santé devient inquiétant, revendiquent une amélioration de leurs conditions de détention. A Ramallah, en Cisjordanie occupée, une marche centrale avait pris le départ, hier, vers 11h30, du mausolée de feu Yasser Arafat, a l'intérieur de la mouqataâ, siège de la Présidence, vers une tente de solidarité avec les prisonniers en grève de la faim au centre-ville où a été tenu un festival central. Dans la bande de Ghaza, conséquence de la division, le mouvement Hamas a empêché l'organisation d'une marche centrale à Ghaza ville. La haute commission pour la commémoration de la Nakba s'est suffi d'organiser une journée de solidarité avec les prisonniers en grève de la faim. A l'étranger, les camps de réfugiés palestiniens du Liban où les conditions de vie sont très difficiles, ont commémoré la Catastrophe plus que partout ailleurs. Des centaines de milliers de réfugiés au Liban rêvent toujours du retour en Palestine, tellement leur vie est devenue infernale. Le gouvernement de droite israélien a décrété l'état d'alerte maximale en Cisjordanie occupée afin de réprimer tout mouvement de protestation populaire. Par ailleurs, un appel d'offres a été lancé pour la construction de 209 unités d'habitation dans une colonie proche de la ville sainte d'El Qods, comme message adressé au monde entier, disant qu'Israël est décidé à poursuivre le travail entamé en 1948 et que le nettoyage ethnique n'est pas encore terminé.