Le ministère de la Défense nationale a dépêché, hier, une délégation pour prendre attache avec la Coordination des retraités et radiés de l'ANP, qui a organisé une imposante marche de Boumerdès à l'entrée d'Alger, apprend-on de source proche de ce département. Celle-ci affirme que le contact avec les contestataires n'a jamais été rompu . Les «retraités et radiés» des rangs de l'Armée nationale populaire ont bravé hier l'impressionnant dispositif de sécurité pour marcher sur Alger, en prenant la ville de Boumerdès comme point de départ. Venus de nombreuses wilayas du pays, ils ont réussi à paralyser la circulation sur tous les axes routiers du nord-est de la capitale. Leurs revendications sont nombreuses, parmi elles, «l'augmentation des pensions de retraite, la revalorisation des primes de blessure, l'octroi des licences de taxi ou de café pour les retraités de l'ANP, l'accès aux logements sociaux et lots de terrain, la prise en charge médicale de qualité pour les retraités de l'ANP atteints de maladies…». Contactée, une source proche du ministère de la Défense nationale affirme qu'une «délégation» avait été «dépêchée» sur les lieux pour «prendre attache» avec les représentants de ce mouvement de protestation qui date depuis des mois. «Cette délégation a été chargée de discuter avec les représentants de la coordination. Il est important de savoir que le contact entre les membres de cette coordination et le ministère de la Défense n'a jamais été rompu. Cette plateforme comporte une quarantaine de points. Certains relèvent de l'impossible, d'autres font l'objet d'étude et beaucoup sont garantis par la loi», affirment nos interlocuteurs. Ces derniers n'hésitent pas à parler de «manipulation» en disant : «Malgré l'existence d'une organisation dédiée exclusivement aux retraités de l'Armée, les contacts avec la coordination n'ont pas cessé. Ce sont nos enfants. Ils font partie de la famille. Ils bénéficient de tous les droits garantis par la loi en matière de prise en charge sanitaire, qu'ils soient en exercice ou retraités. Les blessés et les handicapés ont des rentes et des pensions définies par la réglementation. Il y a des revendications discutables qui appellent à un dialogue approfondi. Raison pour laquelle le contact n'a jamais été rompu. En tout état de cause, le contact avec les membres de la coordination n'a jamais été rompu. A l'instant même (hier en début d'après-midi, ndlr), une délégation est en route pour discuter avec les animateurs du mouvement.» Hier, en fin de journée, Alger était toujours coupée de la région Est, où les véhicules circulaient pare-choc contre pare-choc. L'impressionnant dispositif de sécurité mis en place par les autorités pour empêcher les protestataires d'atteindre Alger a bien fonctionné, puisque ces derniers n'ont pu rejoindre la capitale. Ils ont été dispersés à quelques kilomètres seulement. Pour plusieurs d'entre eux, «ce n'est que partie remise». «Tant que nos doléances ne sont pas prises en compte, nous occuperons la rue», disent-ils.