Samedi 27 mai 2017, Souk El Hedjar. Salim se pointe à la première heure chez un vendeur d'électroménager par facilité. Il vient y chercher des ventilateurs et un climatiseur. « Mon vieux tacot a pété les plombs il y a trois jours, on a supporté tant bien que mal le weekend mais avec le ramadan, ca serait sacrifier ma famille que de les laisser sans climatiseur ». Chez ce vendeur conventionné avec plusieurs entreprises et privilégiant plutôt les produits de fabrication nationale, la demande est à son summum depuis une quinzaine de jours. « Comme chaque année, les ventes décollent en mai, de plus en plus de personnes achètent plusieurs ventilateurs, les uns muraux les autres portatifs, les climatiseurs tropicalisés font bonne recette ». La flambée des prix n'a guère changé la donne, « la climatisation n'est pas un luxe, la famille mettent le paquet et la facilité de paiement accordée par certaines sociétés à leurs travailleurs via le partenaire social n'est pas pour les priver ». Reste à espérer que les menaces de sonelgaz ne seront pas effectives et que l'électricité ne sera pas coupée tous azimut. Les abonnés ne pouvant payer de lourdes factures espèrent un compromis et attendent des explication quant aux 65% d'aide accordés par l'état. Quelques mètres plus loin, la même cohue chez les sanafirs, les petits schtroumpfs de Souk El Hedjar ou une caverne d'Ali Baba offrant toutes sortes de produits de l'épicerie fine dont le bonheur des acheteurs. « ca va du blé concassé de la chorba, à la bonne fine semoule pour le pain maison en passant pers les épices fraichement moulues et autres condiments et fruits secs ». Affirme Nadia rencontré à la sortie de la boutique ou elle allait terminer ses achats par des choppes en poterie. « J'aime bien revenir à la vaisselle de grand-mère, j'ai toute une série de bols et de verres mais chaque année je viens prendre ma poterie fine de Mchouneche et parfois celle de Nabeul qui apportent de l'authenticité et de la couleur à ma table ». Chez les Sanafirs, le produit fétiche cette année est le vinaigre et café de dattes que les gens s'arrachent. Sans doute une nouvelle touche originale qui accompagne ce mois sacré avec tout de même un reflexe santé qui s'installe avec le retour aux produits bio. Avec la hausse du mercure, le jeûne sera sans doute plus difficile à supporter cette année, en raison des coupures d'eau qui ont commencé à quelques semaines du ramadan dans plusieurs quartiers de Ouargla, notamment Sidi Abdelkader, Mekhadma privés d'eau pendant plusieurs semaines jusqu'à ce que les habitants en colère aient manifesté leur colère dans la rue. « Elle arrive à présent vers 2h du matin pour partir vers 5h et rebelote chaque soir » explique Naama, habitant le 3e étage d'un immeuble de la cité Abdelkader. A Hassi Messaoud la nuit de jeudi à vendredi a enregistré un mouvement de protestation en plein centre ville pour pousser les autorités à se pencher sur le problème de l'eau potable dont les fuites en réseau ont engendré une catastrophe environnementale et sanitaire quand des eaux d'égout sont venues se mélanger à l'eau du robinet. Poussés à bout les habitants interpellent le wali « pour régler définitivement le problème de la gestion de l'eau potable dans la daïra de Hassi Messaoud, allant de mal en pis depuis que l'algérienne des eaux a repris la gestion de ce volet » témoigne Ahmed, habitant de la ville dont les enfants ont activement participé à la marche puis à aider les services de la commune à remblayer les flaques d'eau. Ksar Entre une pénurie et une autre, et sous un soleil de plomb qui annonce un mois torride, le Ksar de Ouargla bouillonne. Bondé d'hommes et de femmes en couffins, ce quartier central qui compte le marché le moins cher de la ville est l'endroit de prédilection des achats de toutes sortes mais notamment les fruits et légumes de saison, les produits de terroir. Alors que le thermomètre affichait 44°C, Karima était encore à la recherche de coriandre « j'ai profité du samedi pour faire le plein de légumes et de fruits à un prix plus abordable que dans mon quartier, La Silice ou les marchands profitent de ces occasions pour majorer leurs prix ». Avec la canicule, il faut se rendre très tôt au marché pour espérer s'approvisionner en produits frais pour la rupture du jeune. Pour les petites bourses, des marchands ambulants proposent toutes sortes de fruits et légumes à des prix abordables. La pomme de terre affichait kg à 200 DA tan disque l'aubergine et les courgettes étaient cédées à 40DA le kilo. La laitue à 50 Da le kg et la salade frisée locale à 60 DA la botte. Il en est de même pour les carottes et les betteraves dont les prix affichaient 55 DA le kilo tandis que la l'oignon stagnait à 50Da et la tomate opérait un saut à 70DA ce samedi après plusieurs jours ou elle ne dépassait pas les 40DA. Au marché du Ksar, la viande est aussi plus abordable qu'ailleurs, l'escalope de dinde ne dépasse pas les 550 DA alors qu'elle grimpe à 750 DA voire 850 DA le kilo dans les boucheries de la ville. Même topo pour la viande cameline, très prisée durant ce mois pour sa qualité une fois hachée. Excellent rapport qualité/prix puisque la viande de chameau avec os affiche 550 DA le kilo tandis que celle du chamelon grimpe à 700 DA. Des prix qui restent accessibles par rapport aux morceaux sans os dit habra à 1200 DA le kilo ou les mêmes morceaux en viande bovine qui affichent 1350 DA le kilo ou ovine à 1400 DA. Les fruits quant à eux restent stables par rapport à la semaine dernière avec 50 DA pour la pastèque, le melon et le cantaloup made in Ouargla quand l'abricot et la nèfle sont cédés à 200 DA le kilo, la cerise à 700 et la fraise à 250DA. La pastèque reste la reine des fruits d'été à Ouargla ou sa production a pris de l'essor ces dernières années rendant ses prix tres abordables pour les petites bourses mais aussi pour sa qualité irréprochable. Rouge vif, sucrée et agréablement parfumées, la pastèque locale est un excellent palliatif à l'eau en période de jeune surtout après une sortie sous le soleil tapant. Reste l'autre roi de la table ramadeanesque à savoir la datte dont les tarifs affichant 350 DA pour la moyenne qualité et 700 DA pour le premier choix. Le gherss conservé en btana mais aussi les variétés degouls et les degla beida constituent pour le consommateur un palliatif tout à fait acceptable avec des prix n'excédant pas les 100 DA pour une qualité irréprochable. Trouver le choix et pourvoir acheter selon ses besoins et ses moyens, des acrobaties son nécessaires. A commencer par faire le choix de se déplacer jusqu'au Ksar pour pouvoir profiter de l'offre en qualité et en prix. Les marchés de proximités ouverts ca et la à la faveur de la création de nouveaux quartier n'ont visiblement pas réglé le problème des prix ce qui pousse les gens à se déplacer.