Le Comité olympique algérien (COA) s'installe finalement dans la crise. Moins de 24 heures après la tenue de l'AG élective, des membres de l'assemblée générale de l'instance olympique ont adressé une lettre au président de la commission des recours, remettant en cause la réélection de Mustapha Berraf, qui l'avait remporté avec 80 voix contre 45 pour son adversaire Abdelkrim Dib, président de la Fédération algérienne d'athlétisme (FAA). Les 37 signataires de cette lettre, dont certains ont pourtant affiché leur soutien à Berraf la veille, ne réclament ni plus ni moins que «l'invalidation du scrutin» et l'organisation d'une nouvelle AGE. Les griefs retenus s'articulent autour de «l'absence du fichier électoral et de la liste de candidats, celle d'un huissier de justice ou de superviseurs et la présence du candidat sortant au sein de la commission de recours». Les contestataires ont également évoqué d'autres aspects non réguliers, selon eux, comme «la présence d'un membre mandaté par la Fédération de boxe, Nabil Saadi, sans qu'il ne soit membre élu» et la «non-conformité de l'isoloir mis en place». A ces signataires, s'ajoutent Fatma-Zohra Oukazi, membre de la commission de candidature, qui a également adressé une missive au président de la commission des recours, dans laquelle elle «rejette» ces élections. Pour rappel, la veille, six membres, élus à l'exécutif du COA quelques heures auparavant, avaient démissionné pour les mêmes motifs. Il s'agit des présidents des Fédérations d'haltérophilie, Larbi Abdellaoui, de natation, Mohamed-Hakim Boughadou, de tennis de table, Cherif Derkaoui, de cyclisme, Mabrouk Kerboua, de basket-ball, Ali Slimani et de badminton, Messaoud Zoubiri. Selon une source qui a requis l'anonymat, la décision de démissionner aurait été «prise» par ces six au siège du ministère de la Jeunesse et des Sports, où ils ont été «convoqués» juste après la fin des travaux de l'AGE du COA. La tutelle n'a apparemment pas digéré la victoire de Berraf à cette élection. D'où ces manœuvres via des présidents de fédération élus pour leur majorité que grâce au «coup de pouce» de la tutelle. En tout cas, il est clair ainsi que les tensions ne feront que s'exacerber entre les deux parties. Et si la crise persiste, il est probable que le CIO intervienne.