Connaissez-vous un site naturel aussi attrayant de par ses aspects géographique, écologique, naturel et qui apporte satisfaction à l'âme par la vue panoramique qu'offrait son architecture ? Cette ville millénaire attirait les touristes nationaux les plus exigeants mais aussi quelques étrangers en villégiature dans la région du M'Zab, si bien qu'on ajoutait un suffixe à chacune des autres villes millénaires situées à travers la vallée. Un exemple parmi tant d'autres. Ghardaïa, Mamma Nighermane, ce surnom lui allait si bien qu'il faisait la fierté de chacun de ses habitants. Cela se passait il y a bien longtemps ! La reconnaîtrez-vous à l'heure actuelle ? Bien sûr que non ! Cette ville si chère à ses occupants est devenue un dépotoir où toutes sortes de détritus y sont déversés au vu et au su des autorités locales ! Elle est devenue le point où se conjugue la belle architecture ancestrale avec les bidonvilles de Chaâbet Belhadj-Daoud, en plein centre-ville. De plus, sans évoquer certains quartiers analogues à Belghanem, qui n'ont jamais connu de bitumage depuis leur existence, faute d'une parfaite péréquation des budgets de l'Etat. Dans certains quartiers de notre chère vallée (Ben S'Mara, Baba-Saâd, EI Korti et bien d'autres), le bitume des rues et ruelles est entièrement défoncé, portant atteinte au parc roulant. Dans d'autres quartiers, par ailleurs, vous constaterez à regret les incinérations sauvages dégageant de perpétuelles fumées toxiques qui portent atteinte à la santé des citoyens et mettent à dure épreuve les asthmatiques. Si vous apercevez les tourterelles, les canards et différentes catégories animales qui ne fréquentaient pas les lieux par le passé, ne vous y trompez surtout pas, ce n'est qu'une duperie générée par la pollution qui frappe Dame Nature et qui va jusqu'à changer les habitudes biologiques de cette faune. La vallée du M'Zab, dont le nom s'est incrusté dans l'histoire architecturale mondiale, se meurt. Il y a tout lieu de tirer la sonnette d'alarme s'il est encore temps. Sa population craint pour le devenir de son architecture immémoriale qui ne cesse de se métamorphoser au fil du temps. Ses différents appels en direction des autorités compétentes n'ont eu aucune suite. Il y a détérioration architecturale des sites touristiques de la région, en général, où l'on déplore l'absence totale des moyens de contrôle du cadre bâti. Est-ce là une manière de remercier les bâtisseurs de cette fascinante architecture unique au monde ? Tant de questions se posent. Jusqu'à quand continuera-t-on à ignorer un tel danger ? Car danger il y a. Quand les responsables se rendront-ils compte ? Ces questions resteront-elles éternellement posées ? L'avenir nous le dira. En attendant, c'est toute une vallée millénaire qui se meurt à petit feu, entraînant avec elle une civilisation antique, des coutumes et des traditions séculaires.