Constatant le pourrissement qui entame l'affaire du syndicaliste Amar Younsi, suspendu de son poste de chargé de la clientèle au bureau de poste de Sidi Aïch, et qui s'est compliquée par des poursuites judiciaires et le gel des salaires de huit autres syndicalistes du SNAP, l'intersyndicale hausse le ton. Représentée par le Cnapeste, l'Unpef, le SNAP, le CLA, le Satef, le SNTE et le SNTFP, elle a décidé d'un rassemblement des délégués syndicaux ce mercredi à 11h devant le siège de la direction d'Algérie Poste. Cette action sera suivie d'une marche qui aboutira devant la wilaya pour interpeller le wali auquel une audience a été demandée dans le but de solliciter son intervention en faveur de Amar Younsi et ses camarades afin d'éviter que la situation ne dégénère. La direction de l'unité postale de wilaya (UPW), ne reconnaissant pas la section syndicale du SNAP, accuse le syndicaliste de «faux et usage de faux», lui reprochant également de menacer «l'ordre social». Et ce, malgré la détention par le syndicaliste d'un récépissé du PV de création de la section de wilaya qui lui permet d'activer en toute légalité. A cet effet, l'intersyndicale a dénoncé, lors d'une conférence de presse organisée hier au siège du Cnapeste, «le silence de l'administration devant les atteintes à l'exercice des droits syndicaux et son parti pris en faveur des employeurs». Pour Slimane Zenati, coordinateur du Cnapeste de Béjaïa, qui parle au nom de l'intersyndicale, cette action de solidarité ne concerne pas seulement le syndicaliste du SNAP. «Les sanctions qui frappent les militants syndicaux des résidences universitaires et ceux du Snateg doivent être levées, car les charges retenues à leur encontre ne sont pas fondées», ajoute-t-il. Le responsable de l'Unpef estime, pour sa part, que derrière cet acharnement contre les syndicalistes, «il y a un plan pour abattre toute contestation. Elle vise aussi à étouffer la voix des syndicats autonomes dont la force évidente et l'envergure ne cessent de prendre du volume». Si aucune solution n'est trouvée, l'intersyndicale compte élargir ce mouvement de contestation à la société civile et durcir le mouvement.