Les manifestants ont dénoncé les pressions exercées sur le syndicaliste du Snap et les convocations de la police qu'ils accusent d'ingérence dans le fonctionnement d'une organisation syndicale légalement constituée. En signe de solidarité avec le syndicaliste du Snap, suspendu, les délégués de l'intersyndicale de Béjaïa ont observé, hier, un rassemblement devant le siège de la direction d'Algérie Poste de la ville. En effet, ils étaient des dizaines de délégués à avoir répondu présent sur les lieux de la protestation pour dire non à la suspension du postier, Younsi Amar, syndicaliste et membre du conseil national du Syndicat national autonome des postiers (Snap) et employé à la poste de Sidi-Aïch. Sur place, les manifestants ont qualifié "d'arbitraire" cette suspension, qui a été, pour rappel, suivie de convocation par la police de la sûreté de daïra de Sidi-Aïch, vendredi dernier. Selon un communiqué de la section syndicale des postiers de Sidi-Aïch, c'est la deuxième fois que leur représentant a été convoqué par la police pour son appartenance au Snap. Les rédacteurs du document estiment que "vu ses interrogatoires, nous sommes devant une ingérence dans le fonctionnement d'une organisation syndicale légalement constituée (...)". "Le Snap dénonce énergiquement les intimidations et les tentatives de déstabilisation qui visent le Snap", lit-on dans le communiqué, qui n'a pas, par ailleurs, manqué de susciter un large soutien de syndicats autonomes en faveur de ce syndicaliste suspendu. En effet, pas moins de sept organisations syndicales autonomes (Cnapeste, Unpef, Cela, Satef, Snap, SNTE et SNTFP) ont rendu public un communiqué commun pour "dénoncer avec véhémence les dépassements enregistrés à l'encontre des syndicalistes et des fonctionnaires" et "condamnent le comportement du directeur de wilaya des postes et s'élèvent contre les suspensions dont sont victimes les syndicalistes, particulièrement celle de (leur) camarade Amar Younsi, SG du Snap". Lors du rassemblement des délégués de ces organisations syndicales autonomes, il a été exigé "la levée de la suspension et la réhabilitation immédiate et inconditionnelle du camarade suspendu, l'arrêt immédiat des poursuites judiciaires". Un appel à mettre fin aux harcèlements que subissent quotidiennement les travailleurs des postes dans l'exercice de leur droit, dont le droit de grève, a été aussi lancé. Après le rassemblement, les délégués syndicaux ont improvisé une marche du siège de la direction de wilaya d'Algérie Poste vers celui de la wilaya. Une délégation de l'intersyndicale a été reçue, selon le coordinateur du Cnapeste Béjaïa, Slimane Zenati, par le chef de cabinet du wali. "Nous avons remis notre plateforme de revendications au chef de cabinet du wali et ce dernier nous a promis de la lui transmettre", nous a déclaré M. Zenati, tout en soulignant qu'une réunion des membres de l'intersyndicale est programmée avant ce jeudi pour décider des actions "de rue à entreprendre si jamais nos revendications ne sont pas satisfaites". Par ailleurs, les travailleurs du Syndicat national autonome des travailleurs de l'électricité et gaz (Snateg) ont observé, hier, eux aussi, un rassemblement devant le siège de la direction de wilaya de Sonelgaz Béjaïa pour réclamer la satisfaction totale de leurs revendications socioprofessionnelles. Une plateforme de revendications de pas moins de 36 points avait été précédemment déposée, mais qui est demeurée sans suite. D'où le recours à cette énième action, a-t-on déploré. L. OUBIRA