L'alliance arabo-kurde, soutenue par Washington, s'est emparée de nouveaux territoires à l'ouest de Raqqa, se rapprochant un peu plus de l'assaut final sur le principal fief du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI, Daech) en Syrie. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui mènent l'offensive depuis novembre pour reprendre la région de Raqqa, sont parvenues à encercler la ville par le nord et l'est et s'en rapprochent à présent par l'ouest, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Ses combattants se sont emparés, vendredi soir, de la ville d'Al Mansoura, à environ 20 km au sud-ouest de Raqqa. Hier, ils ont mis la main sur le barrage d'Al Baath, adjacent à la ville. Le porte-parole des FDS, Talal Sello, a confirmé cette avancée à l'ouest sans donner plus de détails . «Cette progression va permettre aux FDS d'étendre leur contrôle sur les rives sud de l'Euphrate et de renforcer le front ouest de Raqqa avant le lancement de l'ultime bataille pour chasser l'EI de la ville», a rapporté le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. «Nous sommes aux portes de la bataille finale. Al Mansoura et le barrage d'Al Baath sont passés au peigne fin pour désamorcer les mines et traquer les derniers terroristes», a précisé M. Abdel Rahmane. Selon le porte-parole des FDS, l'avancée sur le front ouest s'inscrit dans le cadre des derniers préparatifs avant le lancement de l'assaut sur Raqqa. Les FDS ont reçu «des armes et des équipements perfectionnés de la coalition internationale (...) en vue du lancement de la bataille de Raqqa, qui est très proche», a rapporté Talal Sello. «Les FDS encerclent déjà le nord et l'est et s'efforcent à présent de renforcer le siège à l'ouest», a-t-il ajouté. La coalition dirigée par Washington fournit aux FDS des armes, un appui aérien et les assiste au sol avec des conseillers.
Des négociations au point mort Ces avancées sur le terrain interviennent au moment où les négociations de paix font du sur-place. Une nouvelle séance de discussions dans les pourparlers de paix pour la Syrie, sous l'égide de la Russie, l'Iran et la Turquie, devrait avoir lieu à la mi-juin dans la capitale du Kazakhstan, a annoncé hier l'ambassadeur syrien à Moscou. Damas a «reçu une invitation à participer à une nouvelle rencontre à Astana, les 12 et 13 de ce mois», a déclaré l'ambassadeur Riyad Haddad à l'agence d'Etat russe RIA Novosti. Parallèlement, deux sources de l'opposition syrienne ont dit n'avoir pour l'instant rien reçu. La Russie avait fait savoir récemment qu'elle voulait un nouveau round de négociations mi-juin, mais sans donner de date précise. Le Kazakhstan, pays hôte, a dit ne pouvoir «ni confirmer ni démentir» qu'une nouvelle date ait été retenue. Lors des derniers pourparlers en mai, la Russie et l'Iran, alliés de Bachar Al Assad, et la Turquie, soutien des rebelles, avaient adopté un plan russe visant à créer des zones sécurisées pour instaurer une trêve durable dans plusieurs régions. On a, depuis, enregistré une baisse marquée des combats dans ces zones, mais certains problèmes importants restent à négocier. Selon cet accord, les pays garants avaient jusqu'à ce soir pour définir les contours de ces zones, qui sont instaurées avec une validité initiale de six mois avec possibilité de prolongation et décider quels pays devraient envoyer des forces sur place pour faire respecter l'accord.