Créée par un professeur à l'université Mohamed Khider, Formadiesel est une start-up proposant aux mécaniciens de parfaire leurs connaissances sur la gestion électronique et la réparation des moteurs, la reprogrammation des calculateurs électroniques et l'optimisation des performances et de la puissance des véhicules. Depuis quelques mois, des dizaines d'étrangers venus de France, Martinique, Bénin, Maroc, Togo, Sénégal, Mauritanie, Tunisie, Turquie, Djibouti, Cameroun et d'autres pays vont et viennent à Biskra. Sont-ce des touristes à la recherche de sensations fortes ? Des adeptes de cures thermales ? Des grossistes en dattes et produits dérivés ? Des hommes d'affaires en quête d'opportunités ? Aucunement. Ce sont des stagiaires de tous les âges, inscrits à Formadiesel. Ils sont venus finaliser leur formation d'électromécaniciens par un stage pratique, dont la durée varie en fonction des besoins de chacun d'entre eux. Créée par Arfaoui Benarfaoui, professeur à l'université Mohamed Khider (UMK) de Biskra, Formadiesel est une start-up proposant aux mécaniciens opérant sur toutes sortes d'engins motorisés de parfaire leurs connaissances sur la gestion électronique et la réparation des moteurs, la reprogrammation des calculateurs électroniques et l'optimisation des performances et de la puissance des véhicules. Elle propose des formations à la carte constituées d'un volet théorique dispensé sur une plate-forme et un forum via internet et d'un volet pratique se déroulant cycliquement à Biskra. L'enseignement dispensé par un expert algérien et un autre français est basé sur des méthodes pédagogiques modernes et innovantes, où les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) ont toute leur place et où l'utilisation des scanners, oscilloscopes, multimètres et borniers va de soi pour un diagnostic et une détection sans faille de l'état du moteur et de la validité de ses circuits électroniques ainsi que des opérations à réaliser pour le réparer en cas de dysfonctionnement.
DES STAGIAIRES SATISFAITS Deux officiers de la Marine mauritanienne en fin de stage, dont le séjour à Biskra a été pris en charge par leur gouvernement et qui sont sur le départ témoignent. «D'abord, cette formation réalisée à travers le net est fort utile. Je suis spécialiste en groupes électrogènes et en moteurs diesel, mais maintenant j'y vois parfaitement clair dans les systèmes électroniques des nouveaux moteurs et je maîtrise complètement l'utilisation des outils de diagnostic. De plus, cette formation ne coûte pas les yeux de la tête et j'admire l'initiateur de cette école qui participe à dispenser le savoir en Afrique. Enfin, Formadiesel utilise des méthodes pédagogiques flexibles et attrayantes, avec des instructeurs compétents et ouverts à la discussion comme il se doit. Le seul reproche que je puisse faire est que la durée du séjour à Biskra devrait être allongée, car c'est une ville où l'on se sent chez soi, tant ses habitants sont fraternels et sympathiques», a confié Mohamed Salem, âgé de 52 ans, officier-électromécanicien sur un navire mauritanien et qui compte après son départ à la retraite ouvrir un garage de maintenance et de réparation de véhicules à Nouakchott. «Je ne regrette pas d'avoir participé à cette formation constituée d'une année de cours théoriques dispensés à travers internet et d'un stage pratique de 10 jours à Biskra avec des exercices, des lectures de courbes et des analyses réalisés sur le terrain, dans un atelier et avec des formateurs de haute volée. Je repars avec des compétences certaines dans la gestion électronique des moteurs. Je remercie tous les cadres de Formadiesel et tous ses amis qui nous ont accueillis avec chaleur, hospitalité et respect. Je ferai un rapport élogieux afin que d'autres Mauritaniens profitent de cette bonne formation», a renchéri Khiarhoum Mebarek, âgé de 50 ans et chef mécanicien sur un cargo.
FORMATION ET TOURISME FONT BON MENAGE A noter que, durant leur séjour de formation, ces stagiaires étrangers peuvent participer à des intermèdes touristiques et distractifs. Guidés par des collaborateurs bénévoles de Formadiesel ayant de l'estime pour cette entreprise et voulant mettre la main à la pâte pour l'aider, ces passagers à Biskra sont conviés à des excursions vers les palmeraies de Tolga où ils dégustent plusieurs variétés de dattes et visitent des ateliers de conditionnement de cette baie des oasis, vers les gorges d'El Kantara, où le musée lapidaire est un prétexte pour les instruire de l'histoire millénaire de l'Algérie, vers les balcons de Ghoufi où sera bientôt réalisé un centre d'interprétation culturelle, vers le Ksar de M'Chouneche et le musée du valeureux colonel Si Haoues, vers les jardins de Beni Souik et ses limes romaines, vers le mausolée de Sidi Okba et le village troglodyte de Gemina où, selon la légende se réfugiaient El Kahina et ses troupes. Ces virées agrémentées de promenades et de pique-niques sont offertes par Formadiesel . De plus, on accompagne ces hôtes à la découverte des plats traditionnels faisant la réputation de la Reine des Zibans et les invite à prendre une tasse de thé à la terrasse des cafés du Jardin du 5 Juillet (Jnen Beylek) de sorte qu'ils ne sentent jamais dépaysés et toujours en terrain amical, a-t-on constaté. En somme, Formadiesel est une jeune entreprise algérienne méritant le soutien et des encouragements pour le travail qu'elle mène «avec sérieux, droiture et compétences», reconnaissent les étrangers rencontrés à Biskra.