Tout en affirmant faire confiance à l'actuel Premier ministre, le président de l'Association nationale des exportateurs souligne que les licences d'importation établies par le gouvernement sont nécessaires pour une période, mais elles doivent servir à préparer la diversification économique, la protéger et la développer. La limitation de l'acte d'importation doit être accompagnée d'un encouragement de l'acte d'exportation. Tel est l'avis développé par Ali Bey Nasri, président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), invité hier par la Radio nationale. «Il faut que le Premier ministre exige des ministres concernés de présenter des plans sectoriels de développement des exportations… Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est que tous les partenaires se concertent et arrivent à élaborer une stratégie et passer à l'action», estime M. Nasri, qui plaide pour la définition des filières sur lesquelles on doit s'appuyer pour effectuer plus d'exportation. Tout en affirmant faire confiance à l'actuel Premier ministre, le président de l'Association des exportateurs souligne que les licences d'importation établies par le gouvernement sont nécessaires pour une période, mais elles doivent servir à préparer la diversification économique, la protéger et la développer. «En 2012, avec l'arrivée de M. Sellal, le Fonds de régulation des recettes était à 194 mds de dollars avec un excédent de 20 mds de dollars, aujourd'hui, nous sommes à 114 mds de dollars avec un déficit de 20 mds de dollars, c'est dire qu'actuellement les défis sont extrêmement importants. On parle de réduction de l'importation, mais on est seulement passé de 51 mds de dollars d'importations en 2012 à 49 mds en 2016. Cela n'a pas tellement changé alors que le déficit est de 43 mds de dollars», explique l'invité de la radio. Et de noter que face à cette situation, le gouvernement doit aller vers une réelle diversification économique basée sur des filières porteuses de potentiels à l'exportation. «Les assises de l'industrie ont identifié un certain nombre de filières à développer, comme la mécanique, l'industrie automobile, l'électroménager, la pharmacie, mais cela n'a pas été suivi d'effet. Le problème est dans la traduction des analyses sur le terrain», ajoute-t-il. A titre d'exemple, sur les filières à encourager, Ali Bey Nasri cite le phosphate. «Nous importons pour 600 millions de dollars de dérivés de phosphate. C'est un minerai que nous exportons à 80 dollars la tonne et importons ses dérivés pour 800 dollars la tonne. Il existe un projet pour développer cette filière, mais il tarde à voir le jour», note l'invité de la radio, tout en déplorant le retard pris dans le développement des secteurs de la pétrochimie et de l'agro-industrie qui sont de véritables gisements pour l'exportation. Ali Bey Nasri estime nécessaire une révision de la réglementation en vigueur sur l'exportation. «Le dernier règlement date de 2007, en dix ans, un pays change et l'environnement international aussi… Le contexte n'est plus le même, il faut s'adapter à la réalité de 2017», dit-il en plaidant pour la révision de la réglementation sur le contrôle des changes 07-01 et le règlement 14-04 qui sont dépassés. Ali Bey Nasri assure en outre que beaucoup d'entreprises veulent aller vers l'exportation, mais ont besoin d'être rassurées et à l'Etat de mettre le cadre valable. «Le premier débouché pour nos exportations c'est l'Europe, notamment pour les produits agricoles, et l'Afrique peut être un formidable récepteur pour nos produits des industries manufacturières. D'ailleurs si la transsaharienne est ouverte, on pourra multiplier par dix nos exportations», indique le représentant des exportateurs. Concernant l'accord d'association, ce dernier invite le gouvernement à faire une étude d'impact de cet accord pour l'avenir de notre pays. «Il faut faire un diagnostic précis et déterminer s'il faut le geler ou le remettre en cause.» Ceci et d'ajouter que les exportateurs craignent que la concentration et tous les efforts du gouvernement aillent vers la limitation de l'importation et pas suffisamment pour l'encouragement de l'exportation.