Lounis Aït Menguellet indésirable à Béjaïa ? Cela paraît invraisemblable malgré la polémique provoquée par les propos du chanteur qui affirmait, au sortir de son dernier gala à Tizi Ouzou, ne pas être «en odeur de sainteté» avec les responsables du secteur de la culture de la wilaya. Le barde chantera bel et bien à Béjaïa, et ce sera dans la soirée du 21 juin, qui pourrait coïncider avec le 27e jour du ramadhan, dans la maison de la Culture. Que s'est-il passé ? Aït Menguellet a été contacté par une association de diabétiques de Béjaïa qui jusqu'à l'après-midi d'hier ne s'est pas manifestée auprès de la direction de la maison de la culture. Il s'agit, découvrons-nous, de l'association de diabétiques Leqsar de la daïra d'El Kseur. Nous apprenons de l'un de ses membres que le chanteur a été contacté il y a une semaine pour un gala au profit de cette association. Aït Menguellet a donné son accord pour chanter gratuitement. «Nous avons vu le responsable de la programmation de la maison de la culture et nous attendons sa confirmation» nous répond le membre de l'association. L'association n'a pas les moyens pour organiser un tel gala, ce qui l'a amenée à demander une audience, pour aujourd'hui, avec le wali qu'elle sollicite pour assurer la sécurité qu'il faut. «Nous nous sommes abstenus de communiquer l'information parce que nous n'avons pas encore tous les accords qu'il faut» ajoute-t-il, confiant à El Watan que le remous provoqué par les propos du chanteur a suscité en eux la peur que leur projet capote. Aït Menguellet s'est-il précipité dans sa réaction ou a t-il anticipé des obstacles ? Son dernier gala à Béjaïa remonte à août 2014 à l'occasion de la clôture de la septième édition du festival national de la chanson amazighe. Une absence qui n'aura finalement duré que deux années. Il reviendra cet été pour un autre spectacle qui ne manquera pas d'être mémorable. «Aït Menguellet est un immense artiste que nous respectons. Il sera toujours le bienvenu» nous déclare Djamel Benahmed, directeur par intérim de la culture de la wilaya de Béjaïa, étonné par les propos du poète, d'autant qu'il n'a pris ses fonctions que depuis peu de mois. «J'ai contacté Djaâfar Aït Menguellet et je lui ai affirmé que la maison de la culture est à votre disposition» nous déclare, de son côté, Araoune Lakhdar, directeur de la maison de la culture de Béjaïa depuis cinq mois. «Quitte à déprogrammer un gala pour lui» ajoute-t-il. A-t-on déprogrammé quelqu'un pour le 21 ? «La date était laissée libre» nous assure-t-il. La date du 18 a été proposée la première fois avant d'opter pour le 21, Aït Menguellet étant programmé à Oran pour le 18. Le gala du 21 se déroulera avec la billetterie de l'association Leqsar qui n'a pas encore fixé le prix. Vraisemblablement, ce ne sera pas moins de 500 DA. Aït Menguellet était-il dans les tablettes de la maison de la culture ? «J'y avais pensé mais je réfléchissais au comment pouvoir honorer son cachet. C'est une question d'argent» confie, impuissant, le directeur de la maison de la culture dont le chapitre animation est doté de quatre millions de dinars, vite absorbable par les cachets de seulement trois grandes stars.