La ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fatma Zohra Zerouati, a annoncé la semaine dernière, à quelques jours du forum d'affaires Algérie–Union européenne qui se tiendra demain, une nouvelle stratégie en matière d'énergies renouvelables tenant compte des défis climatiques et économiques qui se posent aujourd'hui à l'Algérie. Changement de cap ou remodelage du plan arrêté dans ce cadre ? Une question qui s'impose, au moment où le lancement de l'avis d'appel d'offres pour le projet de production de 4050 MW à partir de l'énergie solaire se fait toujours attendre. Prévu en janvier, il été reporté au début du mois d'avril dernier pour être de nouveau ajourné. Le changement de gouvernement et l'association de l'environnement et des ENR dans un seul portefeuille ministériel suscite des interrogations sur l'avenir d'un tel projet et sur la manière dont il sera conduit, surtout après l'annonce de la ministre en charge de ce dossier. «Une nouvelle stratégie en matière d'énergies renouvelables sera élaborée en tenant compte, sur orientations du Premier ministre, des défis qui se posent l'Algérie, d'une part, et de la conjoncture économique qui impose ce type d'énergie pour le développement d'une économie alternative», a-t-elle indiqué lors d'une sortie médiatique début juin, précisant que des consultations sont en cours entre son département et des experts pour l'étude de cette stratégie. Sur quoi sera-t-elle basée ? C'est la question que se posent les observateurs. «Qu'est-ce qu'on va faire du programme national de développement des ENR, à savoir 4050 MW en 2020 et 22 000 MW en 2030, élaboré et lancé par le ministère de l'Energie ?», s'interroge d'ailleurs l'expert en énergie, Kamel Aït Chérif, pour qui la décision de rattacher les énergies renouvelables au secteur de l'environnement, «n'est pas raisonnable et n'est pas logique». Pour M. Aït Chérif, s'agissant de l'environnement, il aurait été plus judicieux de créer un ministère de l'Environnement et du Développement durable. Car, expliquera-t-il : «D'une part, le développement des ENR est une industrie, et d'autre part, il est difficile de gérer et développer la même activité avec deux secteurs différents. L'activité énergies renouvelables devrait rester au ministère de l'Energie. L'autre problématique qui sera posée, c'est comment maîtriser la consommation d'énergie électrique, mais aussi et surtout, comment réussir la mise en œuvre de la transition énergétique vers un mix-énergétique basé sur les énergies renouvelables avec deux ministères, deux secteurs différents !» Déjà qu'habituellement, les différents départements ministériels ont du mal à travailler en coordination dans un cadre de concertationn.