Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, présentera, dans la soirée de mardi, le plan d'action du gouvernement devant les députés. Un document qui se trouve depuis jeudi dernier sur le bureau des parlementaires. L'APN, qui n'est pas encore dotée d'un bureau, instance habilitée à recevoir les projets du gouvernement, tiendra, dans la matinée, une plénière pour l'adoption de la liste des vice-présidents composant le bureau de l'APN et l'installation des 12 commissions permanentes. Avec la mise sur pied de toutes ses structures, le bureau de l'Assemblée se réunira le jour même pour débattre des activités de cette session. Toutefois, avant cette date, le président de la Chambre basse du Parlement, Saïd Bouhadja, a convoqué, pour aujourd'hui, une ultime réunion de coordination avec les chefs de groupes parlementaires pour éventuellement discuter de la plénière consacrée au débat sur la feuille de route de l'Exécutif. S'agissant justement du plan d'action du gouvernement adopté mercredi en Conseil des ministres, les partis siégeant à l'hémicycle se sont abstenus de commenter ou de livrer leur première lecture. Tous ont préféré décortiquer et étudier le «maigre» document avant de se prononcer sur la politique tracée par le nouveau chef de l'Exécutif. Le Mouvement pour la société et la paix (MSP), dirigé par Abderrezak Makri, est en conclave depuis hier. L'opposition n'envisage pas de lâcher prise. Les islamistes envisagent de demander des comptes, au gouvernement, sur le bilan de l'Exécutif sortant et des détails sur la stratégie du gouvernement, notamment en ce qui concerne la question des subventions et des impôts, de ce fait, les députés sont nombreux à s'inscrire sur la liste des participants au débat. Le Parti des travailleurs (PT) et le Front des forces socialistes (FFS), qui ont décidé de boycotter les structures de l'Assemblée, se penchent sur l'étude du document. Le groupe parlementaire du FFS se réunira aujourd'hui pour débattre du plan d'action et peaufiner sa stratégie d'attaque. Le PT, qui a combattu la politique d'austérité du gouvernement Sellal, va certainement s'élever contre toute atteinte au pouvoir d'achat et contre toute baisse des budgets sectoriels. D'ores et déjà, le parti s'interroge sur le sort réservé aux subventions. «Est-ce la fin des subventions ? Est-ce le retour aux bons d'achat de l'ère coloniale et la division des Algériens en catégories riche et pauvre ?» se demandent les députés du PT qui vont sûrement mettre sur le tapis toutes ces questions en défendant leur proposition liée à l'institution de l'impôt sur la fortune. Les élus du FLN applaudissent les décisions prises par le président Bouteflika concernant la promotion de l'économie et le ciblage des subventions. Pour eux, il est injuste qu'un député ou un haut cadre de l'Etat achète le lait ou le pain au même prix qu'un simple fonctionnaire. Le FLN tentera, selon ses députés, de faire des propositions allant dans ce sens. Avis d'ailleurs partagé par son allié au pouvoir, le RND.