Jouant et gagnant, un match de football dans les colonnes de la presse, les principaux acteurs de notre sport roi gangrené sont des saints et des infaillibles. Faisant la grandeur des compétiteurs, les vrais, le «mea-culpa» est banni des dictionnaires des petits amateurs. Ces derniers ne doivent leur déguisement en vrais-faux professionnels qu'à la montagne de liasses. Craignant pour leurs privilèges, les techniciens et autres maquignons autoproclamés «président», abondent dans le même sens. Pour faire diversion, masquer des échecs, camoufler une gestion douteuse, passer sous silence un coaching raté, brouiller des cartes, contenir la furie de milliers de fans entassés dans une fournaise des heures durant, les aventuriers, qui ne veulent pas assumer la grotesque bourde d'une délocalisation et la piètre prestation de certains pseudo- pros émergeant mensuellement à plus de 260 millions de centimes, crient au loup. Ils n'éprouvent aucune gêne à désigner le bouc émissaire. Pour conditionner un peu plus le supporter, l'éternel dindon de la farce, ces bluffeurs font appel aux «boîtes d'enregistrement». Payante à tous les coups, la méthode fait tilt, induit en erreur les milliers de fans qui ont été privés d'un autre spectacle qui aurait pu être mille fois meilleur dans ce sublime jardin du 5 Juillet. Dire que l'arbitre a avantagé l'ESS et pénalisé le MCA, c'est faire offense aux efforts et sacrifices consentis par les Sétifiens. Lesquels ont réalisé un match tactique et mental de premier plan. Les réalisations de Ziti et Badrane (deux défenseurs) incombent à la défense mouloudéenne et à la mauvaise appréciation de Chaouchi. On laisse le soin aux connaisseurs de commenter le caviar de Djabou. Comme l'a si bien dit le coach sétifien Khierredine Madoui, la délocalisation de la rencontre du 5 Juillet à Omar Hamadi n'a pas été judicieuse pour le Doyen. Pour dire vrai, ce choix irréfléchi a privé des milliers de Mouloudéens à venir prêter main forte à un onze placé sous l'étau d'une insoutenable pression. Au lieu d'endosser l'élimination de son équipe, Omar Ghrib, n'ayant pu «inclure» ses stadiers dans l'équation, fait diversion et fausse route. Au lieu d'analyser les tirages de maillots de Karaoui, les contestations de Hachoud, le mauvais comportement envers des officiels de Derradji, les bourdes de Chaouchi et de sa défense, les choix de son coach qui a maladroitement sorti Aouadj et laissé sur le banc un Cherif El Ouazzani de loin meilleur qu'un Kacem très fort dans les gesticulations, Omar Ghrib essaye de sauver sa tête, s'en prend une nouvelle fois au maillon faible. Pour revenir aux cas Karaoui et Hachoud qui portent une grande responsabilité dans la défaite de leur équipe, il est important de reprendre la citation du grand maître, feu Abdelhamid Kermali, ex-coach de l'ESS, du MCA et de l'équipe nationale championne d'Afrique en 1990 : «Quand un joueur multiplie les accrochages et conteste à n'en pas finir les décisions de l'arbitre, c'est qu'il est cuit physiquement.» Bâillonné par cette contraignante obligation de réserve, le directeur de jeu, touché en outre par le silence assourdissant de l'instance dirigeante d'un football lacéré et de la commission fédérale d'arbitrage peu encline à défendeur un brave soldat, est non seulement une proie facile mais l'alibi tout trouvé. Faisant partie du jeu, les erreurs d'arbitrage sont, qu'on le veuille ou pas, éternelles. Faire porter le chapeau de ses propres errements à un homme seul et sans défense est, à la fois, injuste et incorrect. N'ayant sans doute pas vu le même match que le principal instigateur de la gravissime affaire de la finale de coupe d'Algérie de 2013, les millions de téléspectateurs ne font sans nul doute pas du brave soldat Arab, un démon…