Rencontrés en fin de semaine dernière, les pêcheurs de Sidi Lakhdar déplorent la situation catastrophique du port de pêche construit sur l'axe naturel du courant sablonneux. Selon eux, l'ensablement de ce site maritime entrave leur travail et peut provoquer, si rien n'est fait pour y remédier, un désastre économique pour la région du Dahra. L'ensablement du port de pêche de Sidi Lakhdar, à l'est de la wilaya de Mostaganem, continue d'être une source d'inquiétude pour les pêcheurs de la région. Rencontrés en fin de semaine dernière, les pêcheurs de Sidi Lakhdar déplorent la situation catastrophique du port de pêche envahi par le sable. «L'ensablement à l'entrée (la passe) et à l'intérieur continue toujours et c'est une catastrophe pour nous les pêcheurs, mais aussi une catastrophe économique pour la région du Dahra. Si ça continue comme cela, dans quelques années, ce port sera condamné à mourir. Veut-on aller à la destruction de ce site ? Sera-t-il transformé dans un futur proche en port de plaisance ?» se demandent nos interlocuteurs inquiets. Selon eux, «si tel est le cas, des centaines de postes d'emploi, directs et indirects, seraient alors menacés car aucun chalutier ne pourra plus pénétrer». A titre d'exemple, ils nous racontent la mésaventure vécue, il y a quelques temps, par le patron d'un chalutier, qui a mis 8h pour se décoincer, pour s'en sortir à la fin avec un bateau ayant subi des avaries graves. En dépit des opérations de dragage à coups de milliards, dont la dernière date de 2015, pour maintenir le tirant d'eau à plus de 6 m, cela n'a pas servi à grand-chose : le port s'est retrouvé, à nouveau, envahi par le sable. Des responsables rencontrés au niveau de ce site affirment que les chalutiers n'entrent plus au port pour cause d'ensablement de la passe. Selon des professionnels, le site se trouve dans l'axe naturel des courants sablonneux. Ils estiment que pour sauver ce port, il faudrait couper l'axe du mouvement sablonneux par le prolongement de la jetée. A noter que le projet, dont les travaux ont débuté en 1997, a été inauguré en 2014 et mis en exploitation une année après. Quelque 180 milliards de centimes ont été engloutis. Cette infrastructure portuaire est censée accueillir en plus des bateaux de plaisance, 106 embarcations ; soit 20 chalutiers, 30 sardiniers et 56 petits métiers avec à la clé la création de 2388 emplois pour une production halieutique de 3000 tonnes/an. Par ailleurs, des experts affirment que ce genre de projet n'a pas été étudié de manière approfondie. Un groupe parlementaire a décidé de prendre le dossier en charge pour ne pas anéantir le secteur de la pêche dans le Dahra. La sonnette d'alarme est alors tirée.