Les syndicats du secteur des télécommunications menacent de recourir à des journées de protestation. A l'issue des travaux d'une rencontre organisée, hier, au complexe des PTT aux Andalouses, des délégués syndicaux des entreprises Algérie Télécom, Algérie Poste et Mobilis ont voté à l'unanimité le recours à des journées de protestation que la fédération UGTA à laquelle ils sont affiliés «aura toute la latitude d'organiser en cas de persistance du refus du dialogue», indique une déclaration finale dont El Watan détient une copie. La décision des syndicalistes, soutenus en sous-main par la fédération UGTA, présidée par Mohamed Tchoulak, est motivée par «la dégradation jamais égalée» du climat social au sein du secteur, par l'«absence de dialogue» entre la fédération nationale et la tutelle et le «mépris» affiché à l'encontre du partenaire social représenté par la FNT-PTIC et les syndicats d'entreprise. Les délégués syndicaux représentant l'ensemble des syndicats du secteur, affiliés à la fédération UGTA, ont débattu, lors de leur rencontre, de la situation des relations socioprofessionnelles qui prévaut au sein du secteur. Rappelant les retards accusés par leur secteur «censé être à la pointe des technologies et servir de locomotive à la relance de l'économie nationale», les délégués ont exprimé leur inquiétude quant à la pérennité et la viabilité de leurs entreprises, et par conséquent à leurs «acquis arrachés après de longues luttes». Ils ont constaté que «leur secteur n'en finit pas de tourner en rond et que tous les projets annoncés en grande pompe n'ont malheureusement pas pu démarrer et que, mis à part la consommation abusive des PDG et la valse des cadres dirigeants, ils ne voient rien venir, sauf si ce n'est de l'instabilité dans la chaîne de commandement qui freine l'élan des entreprises déjà à la traîne des projets technologiques». Les délégués s'estiment en droit de participer en tant qu'acteurs à part entière dans le processus du développement social et économique initié dans le secteur. Selon eux, la «participation ne saurait s'exprimer que dans le cadre de la loi et du respect mutuel censé être partagé entre partenaires». A cet effet, les rédacteurs invitent la ministre du secteur, Houda-Imane Feraoun, à «se consacrer pleinement à la réalisation du programme du Président et d'éviter de s'ingérer dans les affaires internes du syndicat». Considérant d'autre part la sensibilité de la situation, les syndicalistes lancent un appel urgent au SG de l'UGTA et au Premier ministre pour faire respecter les engagements de toutes les parties.