La session exceptionnelle du baccalauréat, qui se déroulera du 13 au 18 juillet, avec une pause le vendredi 14, concernera 104 036 candidats, indique le ministère de l'Education nationale, dans un communiqué diffusé à l'issue d'une réunion entre la ministre, les directeurs de l'éducation ainsi que les responsables de l'Office national des examens et concours (Onec). La réunion, qui s'est déroulée dans la soirée de vendredi, porte sur 10 082 candidats scolarisés et 93 954 candidats libres, précise le même document. Quelque 299 centres d'examen seront mobilisés à travers le pays pour cette session exceptionnelle, ajoute le même communiqué. Selon le ministère de l'Education, l'Onec annoncera «incessamment» la date du début de l'opération de retrait des convocations pour les candidats concernés. Les résultats de l'examen pour les deux sessions seront diffusés à la même date. Alors que le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé l'organisation, sur instruction du président de la République, d'une session spéciale du baccalauréat pour les élèves ayant été exclus de la dernière session «pour cause de retard», la session exceptionnelle sera une deuxième chance même pour les absents à cet examen. Notons que si le nombre des candidats exclus pour cause de retard avoisine le millier, selon les chiffres annoncés par le département de l'Education dans une conférence de presse tenue à la fin des épreuves de la session de juin, le nombre des candidats concernés par la 2e session comprend les retardataires et les absents toutes catégories confondues. Gaspillage «Du gaspillage!» estime Meziane Meriane, convaincu que la majorité des candidats qui ne se sont pas présentés à la session de juin s'absenteront encore en juillet, surtout que plus de 92 000 absents sont issus des candidats libres. «Ce sera autant de moyens financiers et humains mobilisés en vain», dénonce le coordinateur national du Snapest. Il voit dans les chiffres relatifs à la session exceptionnelle du baccalauréat «une décision irréfléchie, de l'improvisation, avec une primauté du politique populiste sur le pédagogique». Le Snapest préconise à ce que le ministère de l'Education et l'Onec, organisateurs de cet examen, profitent de la pause du vendredi pour introduire des modifications «dans le cas où un nombre important d'absents est enregistré. Il s'agit de réorganiser les centres dont une partie ne sera même pas utilisée», explique M. Meriane. A rappeler qu'une grande partie des syndicats du secteur estiment que plusieurs éléments relatifs à l'organisation de cette session exceptionnelle échappent au contrôle de la tutelle, tels que la distinction entre les retardataires des absents ordinaires. «En modifiant les prérogatives des chefs de centre d'examen dans le cadre du dispositif anti-fraude, la tutelle a ouvert une brèche à toutes les dérives», estime M. Boudiba, du Cnapeste. «Le texte régissant le baccalauréat accorde aux chefs de centre d'examen le pouvoir de statuer sur les retards ; en décidant de modifier cette clause en 2015, le ministère a créé un dysfonctionnement dont les conséquences sont et seront ingérables», souligne le syndicaliste.