La session spéciale du baccalauréat pour les retardataires est prévue du 13 au 18 juillet 2017. C'est ce qu'a été décidé par le gouvernement Tebboune. Le président de l'Union des parents d'élèves, Ahmed Khaled, a exprimé sa satisfaction quant au déroulement de cette «session exceptionnelle» à la mi-juillet, conformément à la demande des parents d'élèves. Pour lui, organiser la session spéciale du baccalauréat au mois de septembre pouvait compromettre la rentrée scolaire et coïncider avec l'Aïd El-Adha. Les syndicats du secteur, notamment ceux qui ont été conviés à la rencontre du mercredi 28 juin avec la ministre de l'Education, pour faire des propositions sur la session spéciale du baccalauréat, ont exprimé leur scepticisme et leur désarroi par rapport à la date imposée par le gouvernement pour cette session. Le président du SNAPEST, Meziane Meriane, a souligné que cette session est du «gaspillage» étant donné que l'organisation physique de cette session extraordinaire sera de la même rigueur que la session ordinaire. Il explique en affirmant que sur les candidats concernés par cette deuxième session, la grande majorité sont des candidats absents qui ont abandonné les épreuves du bac et qui vont «certainement briller par leur absence cette fois-ci encore, car il s'agit pour la majorité de candidats libres». «D'ailleurs on ne connaît pas qui sont les retardataires et qui sont les absents étant donné que les chefs de centres n'ont pas enregistré les noms des retardataires le premier jour du baccalauréat», selon les déclarations de la ministre elle-même. «Si la chance va être donnée à ces absents où le nombre des retardataires est limité, pourquoi ne pas faire profiter les recalés qui ont répondu présent le jour du bac et qui sont arrivés à l'heure dont certains sont arrivés bien avant l'heure ?», s'est-il interrogé, «étant donné que d'énormes moyens seront déployés rien que pour une petite partie des candidats Puisque cette session a été ouverte, pourquoi ne pas donner une autre chance aux recalés ?» A noter que la majorité des syndicats et l'Union des parents d'élèves ont proposé à ce que le bac soit repassé par tout le monde, c'est-à-dire, pour les absents, les retardataires et les recalés. Dans un communiqué, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) a déclaré que «puisque la décision de donner une seconde chance de refaire le baccalauréat est présidentielle, nous proposons d'organiser une seconde session pour les retardataires et pour les recalés de juin 2017, et ce pour rendre la décision pédagogique d'un côté et considérer les retardataires comme étant, eux aussi, recalés pour instituer une culture de rigueur, de discipline, de sortir de la politique d'impunité». Et surtout, précisent les rédacteurs du communiqué «de ne pas faire de cette décision un précédent et pour préserver le principe d'égalité des chances». Pour le CLA, la décision de suspendre les retardataires «a été précipitée et si l'élève avait été habitué à cette rigueur tout le long de l'année, nous ne serions pas là ; la décision revenait au chef de centre uniquement». Les membres du CLA ont affirmé que leur syndicat a toujours défendu la rigueur et la discipline à l'intérieur des établissements scolaires. Mais, regrettent-ils «puisque l'élève s'absente tout le long de l'année et n'est pas sanctionné, alors on ne peut pas lui demander de la rigueur au baccalauréat» «Nous sommes pour une deuxième session permanente» Tout en affichant leur refus d'une session exceptionnelle pour les retardataires et contre la date des épreuves de cette session (à la mi-juillet) imposée par le gouvernement, le CLA a décidé de convoquer un conseil extraordinaire vers la fin de cette semaine pour étudier la possibilité de boycotter les examens. Selon Idir Achour, «ces décisions sont politiques et non pédagogiques et ne servent pas l'école algérienne». «On a un eu des échos sur la possibilité de programmer cette session à la mi-juillet, mais la ministre de l'Education avait affirmé à la rencontre de mercredi dernier qu'elle n'était pas au courant, précisant que les dates n'étaient pas encore arrêtées». La majorité des syndicats présents à la rencontre ont évoqué le problème de la fatigue et du surmenage des enseignants tout le long de l'année scolaire dû à la surveillance des compositions et du baccalauréat ainsi qu'à la correction des copies. Des conditions, selon le CLA, qui ne peuvent permettre aux enseignants d'encadrer de nouveau l'examen en juillet 2017. Des enseignants qui ont droit eux aussi à un congé et une période de repos pour qu'ils puissent récupérer afin d'aborder la prochaine année scolaire dans de bonnes conditions, souligne-t-on. Meriane Meziane estime que cette date n'arrange en fait que le gouvernement lui-même. «Notre syndicat et d'autres, avons à plusieurs reprises plaidé pour l'introduction d'une deuxième session du baccalauréat permanente dans la réforme. Une session qui évitera au secteur ce genre d'imprévus, voire ce genre de catastrophe».