Le XIe Salon international du livre d'Alger (Sila), qui s'est déroulé du 30 octobre au 10 du mois en cours, « a connu un succès total, malgré les insuffisances relevées » en la circonstance. C'est ce qu'ont déclaré, hier, les organisateurs de cette manifestation, lors d'une conférence de presse, animée au siège de la Safex, pour présenter le bilan du XIe Sila. Dans son intervention, le directeur général de l'Anep, Ahmed Boucenna, relève que ce salon a connu une affluence « record » de visiteurs. Une affluence estimée à 350 000 visiteurs. Le nombre d'exposants est de 687, dont 130 éditions nationales. La superficie réservée à cet effet est de 9600 m2. Quant au nombre de titres exposés, il est de 93 000. Il rappelle que, lors de la dixième édition, il a été enregistré la participation de 667 exposants, dont 60 éditions algériennes. La superficie aménagée en la circonstance était de 8500 m2, où ont été exposés 85 000 titres. Aussi, poursuit-il, « pour la première fois, nous avons respecté le programme des activités culturelles prévu à cette occasion. Cette manifestation a connu un succès total, malgré les insuffisances relevées. Des insuffisances que nous comblerons lors de la prochaine édition. Nous veillerons aussi à la révision et à l'application stricte du règlement intérieur du Sila, lequel n'a pas été respecté dans sa globalité par certains éditeurs ». Vice-président de l'Association des libraires d'Algérie, Sid Ali Sakhri estime à soixante-quinze heures le temps consacré aux activités culturelles, « alors que nous avons prévu soixante heures à cet effet. Certes, il y a eu des défections côté invités, à l'exemple de Malek Chebel, mais cela ne nous a pas empêchés de débattre sur tous les thèmes programmés ». Président du Syndicat national des éditeurs du livre (Snel) et de l'Union des éditeurs maghrébins, Mohammed Tahar Guerfi constate que le Sila est considéré, aujourd'hui, comme une des manifestations importantes, « à l'échelle internationale ». Cela dit, si la XIe édition « constitue une réussite, il ne faut pas cacher nos défaillances ou insuffisances ». Il cite, à titre d'exemple, les difficultés d'orientation des éditeurs et visiteurs, le côté esthétique d'une partie des livres exposés qui n'attirent pas les clients, le manque d'ouvrages scientifiques et de technologie, les problèmes relatifs à l'acheminement des livres des exposants étrangers vers l'Algérie, l'exiguïté de l'espace aménagé pour les activités culturelles qui est aussi inadéquat pour ce genre de manifestations. Et le non-respect par des éditeurs de partie du règlement intérieur. Exemple du non-respect de ce règlement, « il est prévu que seront exposés que les livres publiés il y a moins de cinq ans. Aussi, pour chaque titre, ne seront présentés au public que cinquante exemplaires. L'exposition des CD et vidéos est interdite. Ces points n'étaient pas respectés ». Les intervenants ont répondu aux questions relatives, entre autres, à l'absence d'éditions de renom, le retard accusé dans la réception des livres des éditions étrangères, la présence importante des livres « subversifs » ou « islamistes » et des éditions saoudiennes et des défaillances du centre de la presse. Ahmed Boucenna précise que la participation au Sila « est libre ». Les éditions y prennent part ou déclinent l'invitation « en fonction de leurs intérêts ». Quant aux livres « subversifs » ou islamistes, « nous ne sommes pas responsables du contenu des ouvrages. Il y a une commission au niveau du ministère de la Culture qui contrôle la liste des titres à exposer ». Pour les livres arrivés en retard à l'exposition, cela est dû, entre autres, au fait que « des éditeurs ont perdu les documents de dédouanement, comme certains parmi eux n'ont pas pris la précaution d'acheminer leurs livres avant le début de la manifestation. Les douanes ont fait leur travail. Pour les éditions saoudiennes, si elles ont attiré beaucoup de monde, c'est parce que certaines d'entre elles ont distribué le livre sacré, qui est le Coran, gratuitement ». Concernant les défaillances accusées par le centre de la presse, il relève qu'elles ne se reproduiront plus. Tout en reconnaissant le fait que ce centre n'a pas joué son rôle, il reconnaît que la presse « a contribué à la réussite de cette manifestation ». Intervenant sur ce point, le président-directeur général de la Safex, Rachid Gacemi, explique, non sans arrogance, que ses services « ne sont pas obligés d'aider la presse à faire son travail. Vous, les journalistes, vous n'êtes que des commerçants. Nous achetons vos journaux. Vous avez couvert le Sila parce que vous êtes obligés de le faire, c'est votre travail ». Déclarations en résumé qui ont mis fin à la conférence de presse, vu que les journalistes, pour la plupart, ont quitté la salle.