Invité au Forum de la télévision, samedi, Noureddine Moussa, ministre du Tourisme, a d'emblée clarifié que « le touriste est appelé aujourd'hui visiteur qui a besoin de services. Le tourisme est une industrie qui concurrence les autres industries et elle est même prédestinée à devenir en 2020 la première industrie au monde ». Les chiffres qu'il présente l'attestent : ce secteur génère 650 milliards de dollars de recettes. Plus de 800 millions de touristes circulent dans le monde (+5,5% par rapport à 2004) sans prendre en compte le tourisme intérieur, ni les revenus des compagnies aériennes. Il a comptabilisé 220 millions d'emplois (8% de l'emploi mondial). Ainsi, les pays quelles que soient leurs orientations politiques ou économiques misent sur le tourisme pour créer de la richesse et des postes d'emploi. En Algérie, dira-t-il : « Nous sommes au début du processus. Notre pays a connu une crise économique durant les années 1980 et dans les années 1990, il a connu un climat peu propice à l'investissement touristique, car le tourisme ne peut cohabiter avec le désordre. A partir de 2000, il a enregistré le retour des flux touristiques (dépassant la moyenne africaine de progression). » Le ministre a justifié notre retard par rapport à nos voisins par l'adoption de plans de développement depuis les années 1960 alors que la stratégie du gouvernement concernant le développement touristique à l'horizon 2015 a été adoptée le 29 mars 2006. La vision s'appuie sur quatre axes : rattrapage du déficit en infrastructures d'hébergement et la mise à niveau des établissements hôteliers, l'amélioration de la qualité des prestations, la modernisation du système de formation et la professionnalisation de l'action de promotion et de communication. Le ministre a annoncé que le projet de création d'une école supérieure de tourisme à Tipaza est en bonne voie. 22 écoles privées ont ouvert leurs portes pour former dans le métier de la restauration et de l'hôtellerie. Par ailleurs, dans le cadre du plan complémentaire de soutien à la croissance, une enveloppe de 2,8 milliards de dinars a été accordée au secteur pour l'appui à l'aménagement de 42 ZET, dont 20 sont à l'étude et 22 en travaux de viabilisation. Il a précisé avoir reçu, entre janvier et septembre 2006, plus d'une quarantaine d'hommes d'affaires et de patrons de tours opérateurs et de complexes touristiques étrangers spécialisés dans l'investissement touristique, qui ont exprimé leur désir d'investir dans les zones exploitables. Il souligne en outre : « Nous avons remis au groupe émirati Iamar des cartes topographiques de la ZET colonel Akid Abbès qui dépasse les 80 ha et j'ai rencontré Mohammed El Abbar, président du conseil d'administration du groupe et il nous a assuré que des études sont en cours et qu'il va les exposer au ministère dans les prochaines semaines. » Nourredine Moussa a affirmé que les hôtels El Aurassi et El Djazaïr ne sont pas à vendre, ajoutant « qu'aucun hôtel n'a été vendu à un investisseur étranger ». Concernant l'hôtel Zianides de Tlemcen, il a été proposé à la privatisation, trois personnes l'ont acheté mais un désaccord entre eux n'a pas permis d'aller au bout de l'opération. Elles se sont désistées et il va être proposé de nouveau à la privatisation. Concernant les agences de voyages, il a affirmé : « Je suis satisfait des uns mais insatisfait des autres. On s'est réunis avec eux pour leur demander de se professionnaliser dans le marché des voyages. Nous avons des agences mais pas d'organisateurs de voyages. » Selon lui « le tourisme est source d'enrichissement mais qui ne se limite pas à l'enrichissement matériel et économique uniquement mais les dépasse pour englober l'enrichissement humain, spirituel, moral et culturel ». Au sujet du projet de réalisation d'un hôtel de la chaîne internationale Mariott, le ministre a expliqué que l'appel d'offres a été reconduit, l'entreprise désignée suite au précédent appel d'offres s'étant avéré infructueux, avant d'annoncer le lancement prochain des travaux de réalisation. L'hôtel Rostomides appartenant à l'EGT Ghardaïa est en cours de réhabilitation. Les travaux sont à un stade très avancé et sa réouverture aura lieu au début de l'année 2007. S'agissant de la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe », il a assuré que son ministère contribuera à la promotion de la destination Algérie, à travers l'organisation d'un Festival du tourisme culturel ainsi que des voyages touristiques pour les hôtes de l'Algérie.